Risques cachés à Gentilly-2 : militarisation de la centrale nucléaire ?

Dans un article paru dans le Nouvelliste du 12 mai dernier, le directeur de la DSP, le Dr Grenier, avec son expérience acquise comme coordonnateur du Plan des mesures d’urgence externe à la centrale nucléaire de Gentilly-2 pendant 8 ans, déclarait ne pas comprendre que les activités de la centrale G-2 puissent reprendre, après une éventuelle réfection, sans avoir un système d’alerte rapide en cas d’accident. Je me pose la question suivante : est-ce que la population court des risques cachés ?
Le gouvernement vient d’effectuer un exercice dans le cadre du plan des mesures d’urgence nucléaire pour G-2. Il s’agissait de simuler un « incident » à la centrale nucléaire. Les endroits concernés étaient Nicolet et Bécancour, excluant la rive Nord, et impliquaient quelques dizaines de personnes de différents ministères.
Et voilà maintenant qu’Hydro-Québec achète deux blindés pour « protéger » cette centrale nucléaire dite « sécuritaire » . Ne manque-t-il pas un sous-marin ou une frégate pour protéger les accès nautiques et un hélicoptère pour surveiller les airs, 24 heures sur 24 ? Tant qu’à gaspiller, allons-y gaiement pour « préserver la santé, la sûreté et la sécurité des Canadiens et de protéger l’environnement », comme le mentionne si souvent la Commission Canadienne de Sûreté Nucléaire sur son site Web. Le dossier des déchets nucléaires inquiète aussi le Dr Grenier. Alors qu’aucune solution n’est connue ni pour leur traitement sécuritaire ni pour leur destination finale, comment peut-on nous rassurer ? L’ajout projeté de 2500 tonnes supplémentaires n’arrangera pas l’affaire.
Pourquoi le gouvernement et Hydro-Québec persistent-ils à poursuivre le projet aventureux et dangereux de la reconstruction de Gentilly-2 ? Deux tanks pour notre sécurité énergétique : sommes-nous rendus en Afghanistan ? Gentilly-2 vit à l’heure du « terrorisme international »… H-Q se militarise !
Gentilly-2 est une aberration sécuritaire et financière considérable que nos gouvernants ne devraient pas accepter, sous aucune considération. Ce legs toxique et financier intergénérationnel est scandaleux ! Les motifs présentés dans des rapports « ingénieux » pour cautionner sa reconstruction ne tiennent pas la route. Comment faire entendre raison au gouvernement actuel qui, pour des motifs obscurs, continue à ignorer la réalité? La demande d’enquête sur la construction ne devrait-elle pas comprendre aussi la saga de G-2 ?
Ces nouvelles m’ont profondément insécurisée face aux énormes responsabilités qu’incombe la survie d’une centrale nucléaire CANDU dont la technologie est mal maîtrisée. Connaissons-nous vraiment les dangers d’un tel joujou, qui plus est non rentable et impertinent du point de vue énergétique, dans notre région, au cœur même du Québec ?
Hélène Lamothe, Trois-Rivières