Rumsfeld jugé pour crimes de guerre ?

Un officiel des Nations Unies dit avoir assez de preuves pour traduire en justice Donald Rumsfeld, l’ancien Secrétaire à la Défense étasunien, pour crimes de guerre.

Lundi, dans une interview sur CNN, Manfred Nowak, le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture, a déclaré que l’organisme international dispose de preuves suffisantes pour engager des poursuites judiciaires contre Rumsfeld, qui a autorisé directement la torture dans les centres de détention étasuniens en 2002.

Nowak a déclaré : « Nous disposons de preuves précises. Dans le rapport envoyé à l’Organisation des Nations Unies, nous avons bien fait comprendre que l’ancien Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a bien autorisé des méthodes de torture, et qu’Alberto Mora, le conseiller juridique de la Navy, lui a dit à l’époque : ‘’Monsieur le Secrétaire, ce que vous ordonnez là équivaut en fait à torturer’’. Nous avons donc bien là une preuve manifeste du fait que M. Rumsfeld savait ce qu’il faisait, mais, néanmoins, il a ordonné de torturer. »

Le fonctionnaire des Nations Unies a dit plus tôt lors d’une interview à la télévision allemande ZDF : « Je pense que la preuve est établie. »

Nowak a déclaré que les États-Unis ont l’« obligation » d’approfondir la responsabilité de l’administration de l’ancien président George Bush dans la torture.

Le mois dernier, une enquête sénatoriale bipartite a révélé que Rumsfeld et d’autres hauts fonctionnaires de l’administration étaient responsables du mauvais traitement des détenus à la prison de Guantanamo Bay.

Le 12 décembre 2008, le Los Angeles Times a dit que le rapport dirigeait sa plus vive critique contre la décision de Rumsfeld en décembre 2002, d’autoriser le recours à des techniques d’interrogatoires dures à Guantanamo Bay. Le rapport décrivait la directive de Rumsfeld comme « la cause directe des mauvais traitements » à Guantanamo, et il a conclu qu’il avait « influencé et contribué au recours à des techniques abusives, incluant se servir de chiens militaires, la nudité forcée et des postures fatiguantes, en Afghanistan et en Irak. »

Les mesures tyranniques ont été instituées par un document signé par Bush en février 2002.

Barack Obama, le nouveau président étasunien, a ordonné la fermeture de l’établissement étasunien tristement célèbre de Guantanamo. Mais la fameuse « technique d’interrogatoire renforcée » a déjà détruit la vie de nombreuses personnes maintenues pendant des années dans les prisons étasuniennes aux quatre coins du monde sans le moindre chef d’accusation.

Décrivant six années d’humiliations, d’interrogatoires et de mauvais traitements sous les ordres des États-Unis en Egypte, en Afghanistan et à Guantanamo Bay, l’ancien détenu Mohammad Saad a dit : « C’est trop douloureux, trop profond, trop sombre et ça me remplit de tristesse … Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour me détruire alors que j’étais complètement innocent. »

Article original : www.presstv.com/detail.aspx?id=83866&sectionid=3510203, le 27 janvier 2009.

Traduction: Pétrus Lombard.



Articles Par : Global Research

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