Selon le dirigeant de la Syrie, les extrémistes étrangers sont “dignes de la citoyenneté syrienne”
Abu Mohammad al-Julani, un terroriste désigné par les Nations Unies, a tenu une conférence de presse à Damas pour parler aux médias occidentaux de l'avenir de la Syrie.
Abu Mohammad al-Julani, le chef de Hayat Tahir al-Sham (HTS) et nouveau dirigeant de facto de la Syrie, a déclaré que les combattants étrangers qui ont aidé son organisation à renverser le gouvernement syrien seront autorisés à obtenir la citoyenneté syrienne.
Lors d’une conférence de presse à Damas le 17 décembre, M. Julani, ancien commandant d’Al-Qaïda et terroriste désigné par les Nations unies, a été interrogé sur le statut des combattants étrangers qui ont pris part à la soi-disant révolution syrienne, et sont maintenant présents en Syrie depuis de nombreuses années,
Julani a déclaré que les combattants étrangers entrés en Syrie pour HTS afin de lutter contre le gouvernement syrien font “partie du mouvement qui a abouti à la chute d’Assad, et à ce titre, doivent être salués”.
Dans le cadre de la guerre secrète soutenue par les États-Unis contre le gouvernement syrien, le chef de l’État islamique d’Irak (plus tard État islamique), Abou Bakr al-Baghdadi, a envoyé Julani et un groupe de combattants extrémistes d’Irak en Syrie en août 2011 pour fonder le Front Nusra, la branche officielle d’Al-Qaïda en Syrie.
L’organisation de Julani a mené des attentats suicides à Damas en décembre 2011 et en janvier 2012 avant de révéler l’existence du groupe.
Des milliers d’extrémistes religieux salafistes originaires de dizaines de pays, dont la Grande-Bretagne, la Belgique, la France, la Chine, la Tchétchénie, la Tunisie, l’Afghanistan et l’Arabie saoudite, sont venus combattre avec Julani contre la Syrie.
Julani a ensuite rompu avec Baghdadi, après que ce dernier a déclaré une fusion entre Nusra et l’État islamique d’Irak, et a déclaré la création de l’État islamique d’Irak et de Syrie (État islamique).
Nusra et l’État islamique ont commencé à se disputer les nouveaux combattants étrangers qui continuaient d’affluer en Syrie depuis la Turquie.
Le Front Nusra a imposé un régime islamique fondamentaliste dans de vastes régions de la Syrie sous son contrôle et a commis de nombreux massacres à caractère confessionnel, notamment l’assassinat de 190 alaouites dans des villages de Lattaquié en août 2013.
“Les chrétiens à Beyrouth, les alaouites au tombeau” est devenu le principal slogan des combattants de Nusra et d’autres factions armées en lutte contre Damas.
Nusra a par la suite changé de nom à plusieurs reprises, pour être aujourd’hui désigné sous le nom de HTS.
Julani a déclaré que les combattants de HTS sont en Syrie depuis de nombreuses années et que
“leur intégration dans la société syrienne ne doit pas être exclue, car ils adhèrent aux mêmes idéologies et valeurs que les Syriens”.
Il a affirmé que le nombre de combattants étrangers en Syrie a été exagéré, et que personne n’est en mesure de déterminer leur nombre de manière précise.
Après la prise du gouvernorat d’Idlib par Nusra en 2015, les combattants étrangers de Julani ont occupé les maisons des chrétiens et d’autres minorités expulsées par le groupe.
Au cours de la conférence de presse de mardi, Julani a également déclaré que la Syrie ne servirait plus de base pour attaquer Israël, ou toute autre nation.
Quant à la nouvelle constitution de la Syrie, M. Julani a déclaré qu’elle refléterait les valeurs, la culture et les croyances du peuple syrien. Cette constitution ne sera pas hostile au peuple syrien, a-t-il ajouté.
Les minorités chrétiennes, alaouites et druzes de Syrie craignent que Julani n’impose à la Syrie un gouvernement islamique fondamentaliste limitant leurs droits, à l’instar de ce que Nusra a imposé dans certaines régions de Syrie par le passé.
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Traduction : Spirit of Free Speech