Si George Marshall s’opposait à la création d’Israël, Truman, lui, a cédé aux $$$ sionistes
“George C. Marshall aura probablement été plus que tout autre homme le grand artisan de la victoire américaine lors de la Seconde Guerre mondiale. Tous ceux qui l’ont connu ou qui ont travaillé avec lui ont perçu en lui une personnalité exceptionnelle et l’ont appelé ‘le plus noble des Romains’”. Michael Collins, rédacteur en chef du Middle East Institute.
Le patriote américain, le général George C. Marshall, s’est fermement opposé au partage de la Palestine parce qu’il savait que la création d’un État sioniste au cœur du monde arabe compromettrait gravement les intérêts régionaux des États-Unis tout en alimentant des conflits sans fin au Moyen-Orient. En bref, Marshall et ses alliés du département d’État avaient compris que les dirigeants sionistes ne choisiraient jamais de s’entendre avec leurs voisins arabes, ou de poursuivre la voie de la coexistence pacifique, mais qu’ils chercheraient sans relâche à dominer la région en dupant Washington pour obtenir qu’il détruise ses prétendus ennemis. L’opposition de Marshall suggère que, bien avant qu’Israël ne devienne un État, des membres influents de la politique étrangère américaine savaient que l’idéologie dominante de l’État israélien conduirait à une déstabilisation généralisée, à une conflagration et à un génocide. Ceci est tiré d’un article de Mondoweiss:
“Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la rencontre de Marshall avec Truman [le 12 mai 1948], l’état-major interarmées [Joint Chiefs of Staff] avait publié pas moins de seize documents (selon mon décompte) sur la question de la Palestine. Le plus important d’entre eux a été publié le 31 mars 1948 et intitulé “Besoins militaires pour la Palestine”. Dans ce document, l’état-major prédit que “la stratégie sioniste cherchera à impliquer [les États-Unis] dans une série d’opérations de plus en plus vastes et approfondies, destinées à assurer un maximum d’objectifs juifs”. Le JCS supposait que ces objectifs incluent la souveraineté juive initiale sur une partie de la Palestine, l’acceptation par les grandes puissances du droit à une immigration illimitée, l’extension de la souveraineté juive sur toute la Palestine, et l’expansion d’“Eretz Israël” en Transjordanie et dans des portions du Liban et de la Syrie. Ce n’était pas la première fois que le JCS exprimait cette crainte. Fin 1947, le JCS écrivait qu’“une décision de partition de la Palestine, au cas où elle serait soutenue par les États-Unis, porterait atteinte aux intérêts stratégiques des États-Unis au Proche et au Moyen-Orient”, au point que “l’influence des États-Unis dans la région se trouverait limitée à la seule force militaire”. En d’autres termes, l’état-major interarmées ne se préoccupait pas [attention, voici une déclaration choquante] de la sécurité d’Israël – mais de la sécurité des vies américaines”. ‘Damned as anti-Semite, Geo Marshall predicted that Israel would become US tarbaby’, Mondoweiss.
Je répète : l’état-major interarmées…. avait prédit que “la stratégie sioniste cherchera à impliquer [les États-Unis] dans une série d’opérations de plus en plus vastes et approfondies, destinées à assurer un maximum d’objectifs juifs”.
Cette prédiction s’est-elle avérée exacte ?
Oui. Les États-Unis se sont enlisés dans des guerres au profit d’Israël au cours des deux dernières décennies (Saddam, Kadhafi, Assad) sans en tirer le moindre bénéfice matériel. Au contraire, en s’accommodant aveuglément de l’ambitieux projet d’“hégémonie régionale” d’Israël, Washington s’est attiré la haine de plus d’un milliard de musulmans tout en plongeant la région dans un chaos et un bain de sang permanent. Rien de tout cela ne sert les intérêts de la Sécurité nationale américaine.
L’économiste Jeffrey Sachs explique ici que toutes les guerres menées par les États-Unis au Moyen-Orient ont été motivées par Israël :
“Why would Obama want to or throw Assad”
“Because Israel runs US foreign policy” pic.twitter.com/kcL3dzjz4I
— Syrian Girl 🇸🇾 (@Partisangirl) December 21, 2024
“Israël dirige la politique étrangère américaine au Moyen-Orient depuis 30 ans. C’est ainsi que cela fonctionne. Le lobby israélien, la stratégie “coup de poing” et le plan de sept guerres en cinq ans sont les fondements de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient. Le plus intéressant, c’est qu’ils mettent en œuvre cette folie sans rien expliquer au peuple américain. Mais on peut les observer étape par étape. Six de ces sept guerres ont déjà eu lieu. Seul l’Iran est resté en suspens. Et tous les jours, les grands médias poussent à la guerre contre l’Iran. Netanyahu pousse à la guerre avec l’Iran. Ils tentent vraiment de déclencher cette guerre pour atteindre les sept objectifs sur sept”.
Je répète : l’état-major interarmées…. a également prédit qu’Israël chercherait à établir “la souveraineté juive initiale sur une partie de la Palestine … et l’expansion d’“Eretz Israël” en Transjordanie et dans des portions du Liban et de la Syrie”.
Ainsi, dès 1947, les fondés de pouvoir américains du département d’État et du Pentagone avaient déjà compris que les dirigeants sionistes n’échangeraient jamais de territoires contre la paix, et ne se conformeraient en aucun cas à la résolution 242 des Nations unies. Ils savaient également qu’Israël était déterminé à s’emparer de toutes les terres situées entre le Jourdain et la Méditerranée, et à tuer ou chasser la totalité de la population autochtone. En bref, la solution à deux États a toujours été une ruse. Et ce n’est pas tout :
L’état-major interarmées…. avait prédit qu’“une décision de partition de la Palestine, si elle est soutenue par les États-Unis, portera atteinte aux intérêts stratégiques des États-Unis au Proche et au Moyen-Orient”, au point que “l’influence des États-Unis dans la région se trouvera limitée à la seule force militaire”.
Cette prédiction s’est également avérée exacte. Après tout, les États-Unis ne sont-ils pas plus vilipendés dans la région qu’ils ne l’ont jamais été dans l’histoire ? Washington n’est-il pas le principal fournisseur d’armes et de bombes meurtrières qui massacrent des milliers de femmes et d’enfants palestiniens ? Ce comportement n’a-t-il pas prouvé que les États-Unis, loin d’être l’“honnête intermédiaire” capable d’impartialité, ne sont que le bras armé de l’État sionistedont la tâche majeure est de poursuivre une guerre contraire aux intérêts de la sécurité nationale de l’Amérique elle-même ?
Oui, oui et oui. Marshall avait anticipé tout cela, voilà pourquoi il s’est opposé à la partition dès le départ :
… “l’état-major interarmées ne se préoccupait pas [attention, voici une déclaration choquante] de la sécurité d’Israël – mais de la sécurité des vies américaines”.
Mais n’est-ce pas ainsi que les choses devraient se passer ? N’est-ce pas ce que nous attendons de tout dirigeant américain digne de ce nom ?
Le fait est que Marshall a été qualifié d’antisémite simplement parce qu’il “faisait son travail”. Cet homme n’était pas plus antisémite que ceux qui s’opposent au massacre de femmes et d’enfants à Gaza ne le sont. L’idée est grotesque.
Consultez ce document du Center for Israel Education en Israël sur Loy Henderson, directeur du Bureau des affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du département d’État américain auprès du secrétaire d’État américain George Marshall :
“Loy Henderson, le numéro deux du département d’État à la section Proche-Orient, était un arabisant déclaré et un antisioniste convaincu. … Henderson concluait cette lettre au secrétaire d’État Marshall en disant : “Nous n’avons aucune obligation envers les Juifs d’établir un État juif. La déclaration Balfour et le mandat ne prévoyaient pas d’État juif, mais un foyer national juif. Ni les États-Unis ni le gouvernement britannique n’ont jamais interprété l’expression ‘foyer national juif’ comme signifiant un État national juif”.
“Rédigé deux mois avant que les États-Unis ne votent en faveur de la partition de la Palestine en deux États, il témoigne d’une vive et profonde adhésion aux intérêts des États arabes. La volonté des États-Unis d’approfondir leurs relations avec les pays arabes et musulmans a motivé ses prises de position pour des raisons politiques et économiques. Henderson s’opposait vigoureusement à la création d’un État juif et, par conséquent, au vote des États-Unis en faveur de la partition de la Palestine en un État arabe et un État juif. Après le vote de novembre 1947, il a fait pression pour que les États-Unis ou les États-Unis et la Grande-Bretagne exercent une tutelle sur la Palestine. Ses sympathies pro-arabes étaient partagées par le secrétaire d’État Marshall et George Kennan, qui dirigeait le service de planification politique du département d’État.
“Il a écrit au secrétaire d’État Marshall que le plan de l’ONU (UNSCOP) visant à diviser la Palestine en deux États était totalement irréalisable. S’il est adopté, déclarait-il, “il garantira la pérennité du problème palestinien et sa complexité future”. Les propositions contenues dans le plan de l’UNSCOP ne sont non seulement fondées sur aucun principe de caractère international susceptible d’être maintenu dans l’intérêt des Etats-Unis, mais elles sont en contradiction flagrante avec plusieurs principes énoncés dans la Charte, ainsi qu’avec ceux sur lesquels se fondent les concepts américains de gouvernance. … Ces propositions, par exemple, ignorent des principes tels que l’autodétermination et la règle de la majorité. Elles reconnaissent le principe d’un État racial (juif) théocratique et vont même, dans plusieurs cas, jusqu’à établir une discrimination fondée sur la religion et la race envers toute personne extérieure à la Palestine”.
‘Loy Henderson, the Director of the Office of Near Eastern and African Affairs, US State Department to the U.S. Secretary of State George Marshall’, Center for Israel Education.
Tout simplement remarquable ! L’analyste politique Greg Stoker explique pourquoi le partage de la Palestine a été “une bourde stratégique que même l’impérialiste le plus endurci… doit finir par admettre…”.
The Joint Chiefs of Staff of the Dept. of Defense advised President Harry Truman NOT to partition Palestine in 1947
Greg Stoker breaks down why
and he’s got the receipts 🧾 pic.twitter.com/hrkfVJtPWJ
— Propaganda & co (@propandco) October 11, 2024
Les experts du Département d’État (et du Pentagone) savaient donc que l’État juif proposé ne serait PAS fondé sur les
“principes sur lesquels reposent les concepts américains de gouvernance”. Mais, au contraire, sur le “principe d’un État racial (juif) théocratique (qui) discrimine sur la base de la religion et de la race les personnes en dehors de la Palestine”.
Corrigez-moi si je me trompe, mais ceci semble suggérer que les mandarins de la politique étrangère américaine savaient qu’Israël serait un État d’apartheid dès le départ, et qu’ils ont choisi de se taire. Est-ce bien cela ? On peut également citer ce point :
… “Ces propositions, par exemple, ignorent des principes tels que l’autodétermination et la règle de la majorité”.
Ainsi, Israël n’aurait jamais été une démocratie, les Palestiniens n’auraient jamais été autorisés à se gouverner eux-mêmes et le pays aurait été dirigé par une étroite caste d’élites ashkanazes. Vrai ou faux ?
Vrai. Voici comment Max Blumenthal résume la situation :
“Israël est l’État juif en Israël et au Levant (JSIL) C’est l’unique colonie de peuplement active au monde. Il adopte un système anachronique fondé sur l’idée du maintien de la pureté ethnique ou d’une majorité démographique juive dans une région où la plupart des gens ne sont pas juifs. Cela implique, je le répète, un colonialisme de peuplement, mais aussi la dépossession et la marginalisation de la population palestinienne autochtone, qui n’est pas juive. Voilà pourquoi nous voyons des gens ghettoïsés dans la bande de Gaza. Les habitants de la Cisjordanie sont confinés derrière 638 kilomètres de béton. Les Bédouins sont dépossédés de leurs terres dans le Néguev, à l’intérieur d’Israël. Ce régime catastrophique, qui maltraite constamment les Palestiniens, résulte de la tentative de maintenir une majorité démographique juive et la pureté ethnique à laquelle est subordonnée l’existence de l’État. Cela implique également que l’ensemble de la population participe à ce projet de domination et de contrôle des peuples indigènes. Autrement dit, la population s’enrôle dans l’armée à l’âge de 18 ans et doit participer à un degré ou à un autre aux violations des droits de l’homme. Une telle situation est tout aussi catastrophique pour la population juive. Il s’agit donc du maintien d’Israël en tant qu’État juif en Israël et au Levant, et c’est là que réside le problème. Ce n’est pas une démocratie, c’est une ethnocratie anachronique”. Max Blumenthal@partisangirl
Voici un deuxième article sur le sionisme, publié par la Jewish Voice for Peace :
“… Le sionisme actuel est un mouvement de colonisation qui établit un état d’apartheid où les juifs jouissent de plus de droits que les autres. …. La création de l’État d’Israël reposant sur l’idée d’une “terre sans peuple”, l’existence palestinienne elle-même relève de la résistance….(sionisme), une idéologie politique fondée sur l’effacement (des Palestiniens)”. Our Approach to Zionism [Notre approche du sionisme], Jewish Voices for Peace.
À ce stade, on se demande sans doute pourquoi le président Harry Truman a choisi de reconnaître Israël en 1948, alors que ses principaux conseillers et experts régionaux s’opposaient fermement à cette décision. Il faut souligner que ces conseils n’ont pas été prodigués par quelques antisémites du département d’État, mais (comme l’a déclaré Henderson) “par presque tous les membres du service diplomatique ou du département qui ont travaillé un tant soit peu sur les problèmes du Proche-Orient, et ce conformément à la manière dont ils auraient dû être présentés”. En d’autres termes, il s’agissait d’un consensus pro-américain.
Mais Truman a choisi de reconnaître Israël malgré tout. Pourquoi ?
Il est impossible de répondre avec certitude à cette question, mais le “moulin à rumeurs” regorge de théories convaincantes, dont la plupart sont liées aux généreuses contributions des donateurs aux caisses vides de la campagne de Truman. Voici un court extrait d’un article d’Alexander Cockburn paru dans Counterpunch en 2006 :
“Le regretté Steve Smith, beau-frère de Teddy Kennedy et personnalité influente du parti Démocrate pendant plusieurs décennies, aimait bien raconter comment un groupe de quatre hommes d’affaires juifs ont réuni deux millions de dollars en cash et les ont remis à Harry Truman alors qu’il avait désespérément besoin d’argent au milieu de sa campagne présidentielle en 1948. Truman est devenu président et a exprimé sa gratitude à ses bailleurs de fonds sionistes”. The Row Over the Israël Lobby, Counterpunch.
Dans la même veine, l’auteur Gore Vidal a publié un commentaire sur le livre d’Israël Shahak intitulé Jewish History, Jewish Religion : The Weight of Three Thousand Years par Israël Shahak :
“À la fin des années 1950, John F. Kennedy m’a raconté comment, en 1948, Harry S. Truman a été pratiquement abandonné de tous lorsqu’il s’est présenté à l’élection présidentielle. C’est alors qu’un sioniste américain lui a remis deux millions de dollars en cash, dans une valise, à bord de son train de campagne. Voilà pourquoi cette reconnaissance massive d’Israël s’est faite si rapidement”. Comme ni Jack ni moi n’étions antisémites (contrairement à son père et à mon grand-père), nous avons considéré qu’il s’agissait d’une nouvelle histoire drôle sur Truman et la corruption tranquille de la politique américaine.
“Malheureusement, la reconnaissance précipitée d’Israël en tant qu’État a débouché sur quarante-cinq ans de chaos meurtrier et la destruction de ce que les compagnons de route sionistes pensaient être un État pluraliste. …. Je ne reviendrai pas sur les guerres et les crises de cette pauvre région. Mais je dirai que le développement précipité d’Israël a empoisonné la vie politique et intellectuelle des États-Unis, improbable mécène d’Israël”. ‘Jewish History, Jewish Religion: The Weight of Three Thousand Years’, If Americans Knew.
Comme mentionné précédemment, ces rumeurs ne peuvent être vérifiées de manière indépendante, mais elles semblent avoir été largement diffusées et (je le soupçonne) considérées comme des preuves crédibles de l’existence d’un acte criminel. La décision de Truman a probablement servi non seulement à soudoyer les Américains, comme le suggèrent Vidal et Cockburn, mais aussi à témoigner de la gratitude d’Israël envers un dirigeant américain partageant leur vision sioniste du monde. Jetez un coup d’œil à ce court extrait d’un article du Dr. Alfred M. Lilienthal et vous comprendrez de quoi je parle :
“Truman était un fondamentaliste chrétien qui se référait constamment à ces mots de l’Ancien Testament : “Voyez, j’ai mis le pays devant vous; allez, et prenez possession du pays que l’Eternel a juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob”[Deutéronome 1:8]. La portée de la dévotion de Truman au fondamentalisme a été soulignée dans les écrits de sa sœur après sa mort.
“Le chaos passé et actuel en Cisjordanie et à Gaza résulte naturellement de la décision de Truman. Mes écrits et mes déclarations publiques l’avaient anticipé avant et après la création de l’État d’Israël par le sionisme”. ‘Remembering General George Marshall’s Clash With Clark Clifford Over Premature Recognition of Israël’, Washington Report on Middle East Affairs.
Alors, Truman était-il un sioniste refoulé ?
Nous ne le saurons jamais, mais nous savons qu’il a fait passer les intérêts d’Israël avant ceux des États-Unis. Nous pouvons en être absolument certains.
Mike Whitney
Article original en anglais : George Marshall Opposed the Creation of Israel, But Truman Caved In to Zionist $$$, The UNZ Review, le 29 décembre 2024.
Traduction : Spirit of Free Speech