Syrie: Avant Genève 2, une gigantesque bombe psychologique

A deux jours de la conférence de Genève 2 que, nous, pacifistes, espérons salutaires pour tous les Syriens, le monde va se réveiller avec une gigantesque bombe psychologique dans la figure.
La bombe, c’est la prétendue défection d’un policier militaire syrien surnommé « César » qui aurait emporté avec lui près de 55.000 clichés de cadavres de détenus victimes de la terreur du régime. Des enquêteurs professionnels basés à Londres auraient identifié 11.000 prisonniers massacrés suite à d’atroces tortures dans les geôles du régime entre mars 2011 et août 2013.
( Voir : http://edition.cnn.com/2014/01/20/world/syria-torture-photos-amanpour/index.html?hpt=hp_t1 )
Pour l’heure, nous ne sommes pas en mesure de confirmer l’authenticité de cette information mais, connaissant la sauvagerie dont peuvent faire preuve les forces de « sécurité » syriennes, nous n’en serions hélas pas surpris.
A ce propos, nous rejoignons Mme Carla del Ponte, membre de la Commission d’enquête internationale de l’ONU sur les crimes de guerre en Syrie (CoI) lorsqu’elle affirme que la Syrie est le théâtre d’un conflit où il n’y a que des « méchants ».
Souvenons-nous cependant qu’à chaque moment critique du conflit syrien, un « massacre surprise » survient comme pour attiser la rage des belligérants et faire capoter tous les efforts de paix et de réconciliation.
Par ce message, nous appelons nos sympathisants à résister contre toute forme d’intimidation, à défendre nos revendications de paix, de justice et de réconciliation pour tous les Syriens, y compris pour les victimes qui apparaissent sur les photos macabres et ce, en dépit de tous chantages que l’on exercera sur nous au motif que nous désapprouvons un changement de régime imposé par des puissances hégémoniques et hostiles aux Syriens.
Rappelons également qu’un massacre vient d’avoir lieu à Adra en banlieue de Damas, un parmi d’autre, massacre au cours duquel des centaines de Syriens innocents ont été décapités, mitraillés, jetés vivants dans des fours à pain en activité par les groupes armés et ce, dans l’indifférence générale des médias mainstream.
Retenons enfin que le travail d’identification de 11.000 prisonniers tués dans un lot de 55.000 clichés en seulement quelques jours pose également question quant à la fiabilité de l’enquête, réalisée de surcroît sur commande du gouvernement qatari qui est partie dans le conflit syrien.
En guise d’appel à la prudence, nous tenons à partager avec vous un article paru il y a quelques jours sur un cas de manipulation classique mais hautement efficace pour qui veut un peu plus enflammer l’enfer syrien. A cause de cette énième intox, le peuple syrien a désormais mille volontaires djihadistes étrangers de plus sur le dos.
Bahar Kimyongür
Pour le comité contre l’ingérence en Syrie
http://www.lexpress.fr/actualite/non-ceci-n-est-pas-un-enfant-syrien-entre-les-tombes-de-ses-parents_1315089.html
Non, ceci n’est pas la photo d’un « enfant syrien entre les tombes de ses parents »Par Adrien Sénécat, publié le
Ce petit garçon était présenté depuis jeudi soir sur les réseaux sociaux comme une victime de la tragédie qui frappe la Syrie et a ému des milliers d’internautes. Il s’agissait en réalité d’un cliché artistique détourné à des fins de propagande.

C’est l’histoire d’un cliché aux allures dramatiques. On y voit un petit garçon endormi entre ce qui semble être deux tombes. Celles de ses parents, même, à en croire des internautes qui partagent l’image sur Twitter.En quelques heures, la photo est reprise dans plus de 3000 tweets, eux-mêmes retweetés et partagés sur Facebook des milliers de fois par la suite (par exemple ici)… jusqu’à ce que son auteur, retrouvé par le site culturel libanais Beirut.com, signale que l’image a été complètement dévoyée. Itinéraire d’un fake (faux).
La première trace de l’image que L’Express a pu retrouver sur Twitter, via le moteur de recherche Topsy, date du jeudi 16 janvier à 22h07. L’auteur de ce tweet partage un lien vers le cliché, posté probablement par un autre utilisateur peu avant. Sauf qu’il n’est plus valide: l’image a été retirée.
Qu’importe: entre temps, le récit navigue d’un compte à l’autre jusqu’à atterrir, à 23h02, sur celui d’Assem Libya. Choqué, il partage le cliché à ses quelque 3000 abonnés et sera retweeté plus de 600 fois. L’engrenage est enclenché.
« Ce que les médias ne montrent pas« , « priez pour la Syrie« … L’image devient aux yeux des internautes un emblème de l’indignation face à la dureté du régime de Bachar el-Assad. Au fil des partages, la rumeur prend des contours encore plus précis –certains affirment par exemple que la scène a été captée à Alep, une des villes du pays où les affrontements sont les plus durs.
L’auteur du cliché, Abdel Aziz Al-Atibi, se charge finalement lui-même de dégonfler la baudruche. Choqué de voir le visage de son neveu Ibrahim utilisé à des fins de propagande, il fait trois mises au point sur le site culturel libanais Beirut.com:
La photo a été prise le 3 janvier dernier et diffusée sur son compte Instagram il y a une semaine.
Il s’agit de fausses tombes réalisées dans le cadre d’une démarche artistique. Le petit garçon qu’on voit sur l’image n’a donc pas perdu ses parents et se porte bien, comme on peut le voir surcette autre image.
Un nouvel épisode qui, comme les fréquentes rumeurs sur la « mort de Bachar el-Assad », montre à quel point les images présentées comme « prises en Syrie » sont à manier avec des pincettes.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/non-ceci-n-est-pas-un-enfant-syrien-entre-les-tombes-de-ses-parents_1315089.html#UD4tpSDGElSVdRZ3.99
La photo de l’enfant syrien qui dormait entre les tombes de ses parents est un cliché artistique, photographié par Abdul Aziz al Otaibi, rapporte The Independant.
Et les tombes ne sont pas des tombes, mais des tas de pierres, l’orphelin n’est pas un orphelin, mais le neveu du photographe, et l’image elle-même a été prise en Arabie Saoudite.
Publiée hier soir sur les réseaux sociaux, la photo avait fait un tel buzz, qu’elle a été tweetée plus de 3000 fois.
Interviewé par Harald Doornbos, Abdul Aziz al Otaibi dit : «Je suis vraiment choqué comment les gens ont déformé mon image… qui voulait juste exprimer l’amour d’un enfant pour ses parents »