Syrie : Un massacre déguisé en “affrontements” par les médias occidentaux

Un massacre a lieu sous nos yeux, orchestré par ceux qui prétendaient apporter démocratie & paix. Une paix à coups d’exécutions, un silence complice en Occident, qui, comme toujours, vaut approbation.

Alors que l’Occident et Israël célébraient la chute de Bachar al-Assad, la Syrie sombre aujourd’hui dans un massacre sanglant des minorités chrétiennes et alaouites, orchestré par les islamistes au pouvoir.

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Depuis jeudi, l’ouest de la Syrie est à feu et à sang. Un véritable bain de sang dont les médias occidentaux, dans leur éternelle hypocrisie, préfèrent parler en termes feutrés : “des affrontements”. Mais derrière ce mot aseptisé se cache une réalité bien plus sombre : un massacre en règle des Alaouites et des chrétiens, ces mêmes communautés autrefois protégées par Bachar al-Assad.

Un génocide maquillé en “affrontements”

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), pas moins de 830 civils alaouites ont été exécutés depuis jeudi par les nouvelles forces au pouvoir, épaulées par leurs fidèles alliés. En quatre jours seulement, le bilan dépasse 1 311 morts, parmi lesquels 481 membres des forces de sécurité et des combattants restés loyaux à Assad. Pourtant, si l’on écoute nos médias bien-pensants, il ne s’agit que de simples “combats” entre factions opposées. Une façon bien commode d’édulcorer un nettoyage ethnique à peine dissimulé.

Occident, Israël et la chute d’Assad : une alliance aux conséquences meurtrières

Rappelons tout de même que Bachar al-Assad garantissait la protection de toutes les communautés en Syrie. Mais sous les applaudissements des gouvernements occidentaux et avec l’aide incontestable d’Israël, il a été renversé pour laisser la place à un “gouvernement de transition” dirigé par Ahmed El-Charaa, un homme de paille de l’organisation islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC) qui ordonne à ses hommes de ne plus filmer leurs exactions contre des civils syriens. Oui, vous avez bien lu : ceux-là mêmes qui prêchent la charia et réduisent les minorités à l’état de cibles.

“La Syrie, sous Bachar al-Assad, était un pays laïc où toutes les religions pouvaient co-exister dans un respect mutuel et réciproque. L’Église orthodoxe d’Alep, qui avait été totalement rasée lors des affrontements entre terroristes et l’armée gouvernementale a été complètement reconstruite. La mosquée d’Alep, totalement dynamitée par les islamistes intégristes, était aussi en voie de reconstruction”, commente Claude Janvier.

Et qui venait parader sur les plateaux télé pour vanter cette nouvelle Syrie post-Assad ? Sarah Knafo. Elle ne se privait pas d’expliquer, avec tout le sérieux du monde, que maintenant que “Bachar est parti”, les migrants syriens doivent rentrer chez eux et suivre leur nouveau chef d’État. Une déclaration pour le moins ironique quand on sait que le chaos actuel en Syrie ne fait qu’accélérer l’exode des Syriens vers l’Europe. Mais cela, bien sûr, nos médias préfèrent l’ignorer.

Une complicité occidentale assumée

Derrière cette tragédie, une question demeure : comment les gouvernements occidentaux peuvent-ils encore faire semblant de ne pas voir ce qui se passe ? Car oui, la situation actuelle est le résultat direct de leur politique d’interventionnisme aveugle, où la chute d’un dirigeant stable valait mieux que la protection des minorités. Et il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre les motivations de certains : Israël a toujours vu Assad comme un obstacle gênant. En favorisant son éviction et en soutenant un régime islamiste, l’État hébreu s’assure une Syrie morcelée, affaiblie, incapable de représenter une quelconque menace à long terme pour le Grand Israël.

Et pendant ce temps, les Européens récolteront le chaos qu’ils ont semé, avec une vague de migrants toujours plus importante et une instabilité croissante. Un magnifique coup double pour Israël, qui joue les architectes du désastre avec le soutien inconditionnel du couple Zemmour-Knafo, bien installés dans leur rôle de VRP du sionisme militant.

La vérité étouffée sous les euphémismes

Les médias mainstream pourront continuer à parler d’“affrontements”, de “heurts”, “tensions intercommunautaires”, voire de “petites chamailleries”.Mais la réalité est là : un massacre se déroule sous nos yeux, orchestré par ceux-là mêmes qui prétendaient apporter la démocratie et la paix. Une paix à coups d’exécutions, et un silence complice en Occident. Un silence qui, comme toujours, vaut approbation.

 

Image en vedette : Pendant que les médias parlent d’« affrontements », les chrétiens et alaouites sont exterminés



Articles Par : Le média en 442

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