Témoin d’abus au point de contrôle « puni » par l’IOF
Samedi à 16 heures un membre des droits de l’homme basé à Naplouse a reçu un appel d’un camarade HRW (de la surveillance des droits de l’homme) au point de contrôle de Huwwara, où des centaines de palestiniens, dont une mère avec un enfant malade, n’avaient pas la permission de traverser après la fermeture.
Quand le HRW est arrivé il y avait des centaines de personnes attendant pour passer à travers le point de contrôle israélien illégal. Une femme d’un âge moyen implorait les soldats afin de pouvoir passer pendant qu’elle berçait un enfant malade qui nécessitait un traitement.
Le HRW essayé de demander aux soldats israéliens la raison la fermeture et s’il serait possible aux femmes et à l’enfant de traverser, mais ses appels n’ont rencontré que le silence des pierres. À force de demandes de renseignements, les soldats ont informé le HRW que s’il ne partait pas il serait « puni ». La femme a continué ses remontrances contre les soldats en présence du HRW, jusqu’au moment où les soldats l’ont pris à bras le corps, mis à terre et menotté.
Pendant l’arrestation le HRW a été légèrement blessé et son appareil-photo a été endommagé. Il a été ensuite détenu dans une petite cellule pendant une heure avant d’être amené au commissariat de police de la colonie Ariel où il a été interrogé et détenu pendant encore plus de 4 heures.
La police a prétendu que le HRW avait frappé l’un des soldats qui lui avait demandé de signer un document promettant de ne jamais visiter Naplouse à nouveau. Le HRW vexé a refusé, plaidant l’arrestation injustifiée et l’abus physique. Il lui a été ensuite demandé de signer un document promettant de ne pas discuter avec les soldats israéliens au point de contrôle de Huwwara pendant une durée de 15 jours, avant d’être libéré sans charge vers environ 22 heures.
Le point de contrôle de Huwwara est de triste notoriété pour ses longues fermetures inexpliquées, qui sont devenues plus fréquentes récemment. La semaines dernière les palestiniens ont dû passer jusqu’à 2 heures à attendre avant de traverser. Outre le point de contrôle de Huwwara, les palestiniens doivent voyager à travers d’autres points de contrôle permanents et provisoires sur leur chemin à Ramallah, avec pour résultat des voyage durant jusqu’à 5 heures pour 32 kilomètres, si on le leur permet.
Il existe actuellement 72 points de contrôle militaires permanents dans l’ensemble de la Cisjordanie, avec au moins 25 points de contrôle provisoires et des points de contrôle volants érigés aléatoirement par les forces de l’occupation israéliennes (IOF).
Les points de contrôle peuvent être une arme de dissuasion majeure pour les palestiniens sur une route quelconque en raison des retards considérables, des fouilles de sécurité, sans parler des abus physiques et psychologiques de la part des soldats israéliens.
Les points de contrôle et la politique de verrouillage d’Israël sont utilisés souvent comme des moyens d’imposer une punition collective aux habitants d’une région particulière, ou même de la population entière des territoires palestiniens occupés. La punition collective est illégale en vertu du droit international.
Le système des points de contrôle israéliens dans les territoires palestiniens occupés viole la loi humanitaire internationale telle qu’elle est codifiée dans la Quatrième Convention de Genève de 1949.
Original, le 5 décembre 2006.
Traduction Pétrus Lombard.