Tamiflu vendu illégalement: Roche et HSBC cibles d’une enquête en Corée/sud
SEOUL — Le groupe pharmaceutique suisse Roche et la banque britannique HSBC sont la cible d’une enquête en Corée du sud, soupçonnées d’être impliquées, avec d’autres entreprises étrangères, dans les ventes et achats illégaux de l’antiviral Tamiflu, ont indiqué les autorités sud-coréennes vendredi.
Les autorités sanitaires (FDA) ont précisé qu’elles avaient perquisitionné mercredi les bureaux de Roche à Séoul et saisi, entre autres, des documents informatiques.
« Roche fait l’objet d’une investigation dans le cadre de notre enquête sur les ventes et les achats illégaux de Tamiflu », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la FDA, Ahn Man-Ho.
Roche, qui produit le Tamiflu, a confirmé la perquisition et indiqué qu’il coopérait pleinement avec les autorités locales.
« Notre filiale sud-coréenne a reçu la visite de la FDA coréenne qui enquête sur le stockage (de médicaments) pour la pandémie par les entreprises », a indiqué à l’AFP une porte-parole de Roche dont le siège est à Bâle.
« Nous coopérons totalement avec les autorités », a-t-elle ajouté, précisant que le laboratoire suisse avait fourni un nombre important de boîtes de Tamiflu aux autorités.
La perquisition fait suit à une enquête, commencée en mai, dans les hôpitaux locaux, les pharmacies ainsi que les entreprises accusés d’achats, de ventes ou de stockage de Tamiflu de manière illégale, a précisé Ahn Man-Ho.
La Corée du sud interdit aux professionnels du secteur non médical la vente à grande échelle de médicaments sans prescription médicale. Les contrevenants encourent jusqu’à 5 ans de prison.
Les autorités sanitaires soupçonnent Roche d’avoir aidé la filiale coréenne de HSBC et le groupe pharmaceutique suisse Novartis à acheter de grandes quantités de Tamiflu.
HSBC et Novartis ont acheté du Tamiflu permettant de soigner plus de 5.900 personnes, selon la FDA. « Nous avons déjà demandé aux procureurs d’ouvrir une enquête criminelle contre HSBC et Novartis », a encore dit M. Ahn.
La FDA a perquisitionné d’autres entreprises étrangères, a-t-il ajouté sans dévoiler les noms.
Cette enquête est menée au moment où le virus de la grippe A(H1N1) se propage rapidement, suscitant des inquiétudes.
Cette semaine, la Corée du sud a décrété l’alerte rouge, le plus haut niveau, avec la mort de 48 personnes attribuée à la grippe A. Certains médecins estiment toutefois que le taux de mortalité n’est pas plus élevé qu’au cours d’une saison de grippe habituelle.
Le pays dispose de Tamiflu en quantité suffisante pour traiter 5,3 millions de personnes, soit un peu plus de 10% de la population. Il devrait assurer le traitement pour plus de 10 millions de personnes d’ici la fin de l’année.
Une porte-parole de HSBC à Séoul, Jina Hwang, s’est refusée à faire des commentaires sur l’enquête en cours.
Elle a toutefois rappelé que le groupe avait annoncé en septembre dans un communiqué avoir stocké du Tamiflu pour son personnel coréen. Il avait alors indiqué avoir effectué les achats via un contrat avec un institut médical local pour obtenir les prescriptions.
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