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Malgré sa rhétorique en faveur de la paix et du rétablissement des relations entre les États-Unis et la Russie, le président Donald Trump semble vouloir poursuivre, au moins partiellement, les sanctions contre Moscou lancées sous l’administration démocrate. Sa position sur les sanctions montre qu’il y a des limites claires à son administration, et les récents pourparlers avec Moscou ne sont pas un signe que tout sera résolu rapidement.

M. Trump a signé un décret prolongeant d’un an plusieurs sanctions imposées à la Russie en raison du conflit en Ukraine. Certaines de ces sanctions ont été imposées en 2014, après la réunification de la Crimée avec le territoire de la Fédération de Russie, tandis que d’autres ont été mises en œuvre en réponse à l’opération militaire spéciale lancée en 2022. Avec la signature de Trump, les mesures coercitives resteront en vigueur au moins jusqu’au 6 mars 2026, date à laquelle elles seront réévaluées.

« Les actions et les politiques visées par ces décrets continuent de représenter une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis (…) (La Russie) menace la paix, la stabilité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et constitue donc une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis », peut-on lire dans un document de la Maison-Blanche à ce sujet.

L’attitude de Trump n’était pas inattendue. Il a toujours été clair que le pragmatisme politique de Trump avait certaines limites. S’il ne veut pas s’impliquer dans un conflit direct avec la Russie – c’est pourquoi il réduit son soutien à l’Ukraine -, il ne veut pas non plus être la cible des élites américaines désireuses d’exacerber les tensions. La position de Trump est fragile. Il prend effectivement des mesures en faveur de la paix, mais pour ce faire, il doit reculer sur d’autres questions et faire plusieurs concessions aux « faucons » occidentaux.

Il est évident qu’il y a une contradiction entre cette attitude et ses récentes déclarations, dans lesquelles Trump s’est montré intéressé par la levée des sanctions pour apaiser les tensions afin de faire avancer le processus diplomatique avec la Russie. Toutefois, ces contradictions sont tout à fait normales, car le jeu politique auquel se livre Trump est extrêmement complexe et délicat.

En fait, tant les analystes qui voient en Trump un garant de la paix et de la stabilité que ceux qui pensent qu’il n’y a pas de différence entre lui et ses adversaires démocrates se trompent. La position de Trump est sans aucun doute plus diplomatique et conciliante. En tant qu’homme d’affaires, sa mentalité est marquée par le réalisme et le pragmatisme, c’est pourquoi il ne voit aucune raison de continuer à s’engager dans des hostilités sans fin avec Moscou.

Cependant, comme on le sait, Trump n’est pas en mesure d’apporter des changements radicaux. Il ne peut pas soudainement changer tout ce qui a été fait sous l’administration précédente. Ce que l’on appelle l’« État profond » américain exerce une grande influence et s’infiltre dans les institutions officielles, et il est possible que son gouvernement fasse l’objet de divers types de sabotage. Par conséquent, toute politique de Trump à l’égard de la Russie sera toujours marquée à la fois par des avancées et des reculs – faire des pas vers la paix, mais aussi maintenir certaines limites dans les relations bilatérales.

Par ailleurs, il faut dire que la prolongation des sanctions n’aura aucun effet sur la Russie. Moscou a déjà prouvé qu’elle avait créé un système efficace pour échapper aux conséquences des sanctions, en remplaçant les partenariats occidentaux par des marchés du Sud. Les sanctions contre les entreprises et les individus russes sont vraiment inutiles, puisque, après trois ans de mesures coercitives, tous les secteurs de l’économie russe se sont déjà adaptés à la nouvelle réalité et savent comment gérer leurs affaires sans subir les effets négatifs de la pression occidentale.

On peut dire que Trump se comporte à nouveau en homme d’affaires. Il fait des concessions à l’État profond américain « faucon » pour « compenser » son engagement dans les pourparlers avec la Russie. L’importance de ces sanctions est vraiment symbolique, sans préjudice réel pour les Russes.

Cependant, cette poursuite des mesures coercitives permet de « satisfaire » une partie des élites de Washington, qui ne veulent en aucun cas reculer dans l’agressivité anti-russe initiée par Biden.

En définitive, on peut dire que l’administration Trump apporte un peu d’espoir de dialogue et crée de nouvelles possibilités diplomatiques, mais en même temps, la fin des tensions entre Moscou et Washington semble loin d’être arrivée.

Lucas Leiroz de Almeida

Article original en anglais : Trump extends sanctions against Russia, despite his diplomatic rhetoric, InfoBrics, le 28 février 2025.

Traduit par Mondialisation.ca 

Image en vedette : InfoBrics

Article en portugais : Trump estende sanções contra a Rússia, apesar de sua retórica diplomática.

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Lucas Leiroz de Almeida est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

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