Tu vas nous manquer, Stefano
Aux environs de 18 heures aujourd’hui (samedi 3 février, Ndt) Stefano Chiarini, journaliste au quotidien il manifesto est mort subitement, à son domicile romain. Un infarctus l’a emporté, sans que rien ne puisse être fait.
Le Moyen-Orient était sa passion depuis toujours, et il a été l’unique journaliste italien à être présent à Bagdad pendant la première Guerre du golfe, en 1991, et à y retourner aussi ces dernières années, en défiant la guerre et ces escadrons de la mort qui ont fait payer, de leur vie, beaucoup de journalistes trop curieux.
Il avait adhéré immédiatement au Forum Palestina, convaincu de la nécessité de se ranger ouvertement et sans ambiguïté du côté du peuple palestinien, en informant sur la situation au Moyen-Orient par les pages de il manifesto et ensuite, aussi, dans Rinascita, et aux micros de Radio Città Aperta et d’autres émetteurs libres.
Nous nous souvenons avec émotion de sa détermination et de son courage dans son soutien de la cause palestinienne, et, plus généralement, des populations arabes. Nous sous souvenons du soin qu’il prenait dans la description de l’actualité moyen-orientale, toujours accompagnée d’une réflexion et d’une analyse très précieuses et originales dans un panorama d’information dominé par un préjugé anti-islamique et pro-israélien.
Nous nous souvenons de sa disponibilité à participer à mille initiatives partout en Italie, de son activisme comme promoteur et animateur de la délégation annuelle dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban. La campagne « Pour ne pas oublier Sabra et Chatila » est devenue ces dernières années un outil très important contre le refoulement des responsabilités israéliennes dans le massacre de la population palestinienne désarmée dans les camps de Sabra et Chatila. Stefano nous a raconté ce qu’est le Hezbollah sans préjugés et avec clairvoyance, en journaliste et en camarade, alors que, pour tous, ce mot ne signifiait que la formule vide « Parti de Dieu ».
De Stefano nous voulons aussi rappeler l’amitié et la sensibilité pour tous les peuples opprimés et exploités : nous nous souvenons de son travail d’approfondissement sur la lutte du peuple irlandais, parmi d’autres choses.
Tu vas nous manquer Stefano, tes articles vont nous manquer, ta voix tranquillisante va nous manquer, ton travail d’une valeur inestimable va nous manquer.
La rédaction de Radio Città Aperta
Reçu de Marco Santopadre, samedi 3 février 2007
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio