Tueries en Irak: Le Premier ministre Adel Abdel Mahdi doit rendre des comptes

Emmanuel Macron se rendra-t-il à Bagdad d’ici la fin de l’année, comme il l’a promis, en février dernier, au président irakien à Barham Saleh ? Si oui, il devra serrer la main du Premier ministre Adel Abdel Mahdi, considéré maintenant en Irak comme un incapable doublé d’un assassin.

Les manifestants qui le conspuent – des jeunes majoritairement chiites– réclament la chute du gouvernement, des emplois, et la fin de la corruption (plusieurs dizaines de milliards de dollars empochés par les dirigeants qui se sont succédé depuis 2003).

Accuser périodiquement « la main de l’étranger » d’être à l’origine de la colère populaire ne dispense pas les tenants du régime de Bagdad de leurs responsabilités.

Pour avoir ordonné aux forces de l’ordre irakiennes et aux milices de tirer à balles réelles sur des manifestants pacifiques, Abdel Mahdi est passible du Tribunal Pénal International. A moins que les Irakiens ne s’occupent un jour de lui, ce que je ne lui souhaite pas.

Selon Amnesty International, le nombre des manifestants tués par les forces antiémeutes dépasserait maintenant les 150. Celui des blessés, plus de 6 000. Les réseaux sociaux irakiens ont affirmé que les snipers postés sur les toits, tirant sur des jeunes leur semblant plus actifs que d’autres, étaient des membres de la garde personnelle du Premier ministre Adel Abdel Mahdi (dirigée par son beau-frère kurde).

Quand on sait qu’en Irak les familles de victimes – craignant d’être arrêtées –  font tout pour que la dépouille d’un parent décédé ne soit pas déposée dans une morgue, on peut en déduire que le nombre des morts et blessés est plus élevé.

On n’en saura pas plus sur les atrocités commises, pour l’instant, car le régime a bloqué Internet et fermé, le 2 octobre, les médias sociaux. Il s’en prend maintenant à la presse indépendante.

Déchoir Abdel Mahdi de la nationalité française

En attendant – et quelle que soit la suite des événements – le gouvernement français doit retirer la nationalité française à Adel Abdel Mahdi, naturalisé du temps où il était opposant à Saddam Hussein, et placer sous séquestre l’argent sale qu’il aurait camouflé en France.

Qu’en pense Emmanuel Macron ? Le projet – annoncé lors de la visite d’Abdel Mahdi en France, en mai dernier – de faire coprésider par l’Irak la prochaine « Conférence de soutien aux victimes des violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient », est mal parti…

Gilles Munier

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Articles Par : Gilles Munier

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