Un Canadien participera à titre d’observateur à l’enquête lancée par Israël
L’attaque meurtrière d’Israël, dans laquelle neuf personnes ont trouvé la mort, a suscité de nombreuses protestations à travers le monde. (Photo: Getty Images)
Montréal, 15 juin 2010 – Israël a annoncé hier qu’il mettait en place sa propre commission d’enquête sur l’arraisonnement controversé le 31 mai dernier d’une flottille humanitaire en route pour Gaza. Israël s’était catégoriquement opposé à l’ouverture d’une enquête internationale indépendante telle que demandé par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans ce qui semble être une tentative de contrecarrer la tenue d’une enquête internationale, Israël a lancé sa propre enquête, laquelle comprend trois juristes conservateurs israéliens et deux observateurs étrangers. Ces derniers sont l’ex-avocat général de l’armée canadienne, Ken Watkin, et l’ancien chef du Parti unioniste d’Ulster, Lord Trimble du Royaume-Uni.
Le mandat des observateurs est restreint: ils n’auront pas le droit de voter sur les travaux et les conclusions de la commission, et seront dépourvus de mandat pour interroger les soldats. Benjamin Netanyahu a d’ailleurs confirmé que la commission ne pourra interroger directement le personnel militaire impliqué, à l’exception du chef d’état-major Gaby Ashkénazi. Selon Netanyahu, l’enquête répond à deux impératifs: « Préserver la liberté d’action de nos soldats et prouver que nos actions étaient de caractère défensif et donc justifiées [en vertu du droit international] ». Benjamin Netanyahu s’attend donc avant tout à ce que les conclusions de l’enquête fournissent une justification légale et à posteriori du raid.
Le ministre canadien des Affaires étrangère, Lawrence Cannon, a rapidement émis une déclaration saluant la mise sur pied de la commission « publique indépendante » d’Israël. Les médias et des juristes israéliens ont pourtant qualifié la commission de «peu crédible». Amnon Rubinstein, ancien ministre de la Justice israélien et juriste reconnu, affirme: « De même qu’il existe du café sans caféine, il existe des commissions d’enquête sans enquête ». Le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot publiait: « Il est bien évident que cette commission est à usage externe. Son but n’est pas d’enquêter ni d’examiner le bien fondé des décisions de l’échelon politique ou militaire ».
Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) se questionne également sur la crédibilité d’une telle commission et sa capacité à faire la lumière sur les faits de manière impartiale et transparente. « Compte tenu des circonstances extrêmes entourant l’assaut contre la flottille, il semble normal de questionner la crédibilité de cette enquête », déclare Tom Woodley, le président de CJPMO. CJPMO note en effet qu’Israël évite systématiquement la participation aux enquêtes internationales. Il a par exemple refusé de participer à l’enquête de la mission Goldstone en 2009 sur sa guerre de 22 jours contre Gaza ayant commencé le 27 décembre 2008. Israël a également refusé de participer à une enquête des Forces canadiennes en 2006 suivant la mort du casque bleu canadien Major Hess-Von Krudener au Liban par un missile israélien guidé.
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