Un milliard de dollars contre la grippe aviaire
La conférence doit annoncer ce mercredi un plan d’action [Keystone]
L’argent mobilisé pour lutter contre la grippe aviaire dépassait mercredi matin un milliard de dollars, alors que la conférence mondiale – qui a débuté lundi -entrait dans sa dernière journée à Genève.
Les participants doivent annoncer dans la journée un plan d’action et rapidement convoquer une conférence de donateurs, selon des sources concordantes.
La Banque asiatique de développement (BAD) a annoncé mercredi qu’elle pourrait consacrer jusqu’à 470 millions de dollars « à moyen terme » à la lutte contre le virus H5N1 en Asie, jeudi en marge de la conférence de Genève. « Les pays les plus pauvres vont avoir besoin d’un soutien important, tant du point de vue financier que du point de vue technique », a déclaré devant la presse le président de la BAD, Geert van der Linden. « Nous avons l’intention de jouer notre rôle », a-t-il ajouté.
La banque régionale envisage ainsi de mettre à disposition 300 millions de dollars en prêts, en plus des 170 millions de dollars déjà prévus pour financer des actions d’urgence, notamment pour le renforcement des réseaux de surveillance dans les zones où la maladie est devenue endémique, a expliqué Geert van der Linden.
Appel aux dons
La Banque mondiale avait quant à elle annoncé ces derniers jours qu’elle entendait mettre à disposition quelque 500 millions de dollars sous forme de prêts pour aider les pays pauvres à faire face à la crise. Le vice-président de l’institution chargé du dossier, Jim Adams, avait indiqué que la Banque allait lancer un appel aux dons afin d’éviter à ces pays de consacrer au remboursement de prêts des fonds qui auraient pu être consacrés au développement.
Quelque 30 millions de dollars ont par ailleurs déjà été alloués à un programme d’urgence de l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation internationale de Santé animale (OIE), consacré à des mesures vétérinaires.
Préoccupations également en Afrique
La FAO et l’OIE envisagent de réévaluer ce programme, initialement chiffré à 175 millions de dollars, afin de faire face notamment aux besoins de l’Afrique, continent dépourvu d’un réseau vétérinaire approprié, où arrivent en ce moment les oiseaux migrateurs venus du nord, potentiellement porteurs du virus.
Ces sommes sont relativement faibles comparées au coût économique et social d’une possible pandémie atteignant les hommes: la Banque mondiale estime que les pertes pour l’économie mondiale pourraient s’élever à plus de 800 milliards de dollars, soit 2 à 3% du produit brut mondial.