Une bouée pour nos banques
Les banques canadiennes sont plus mal en point que certaines personnes pourraient le croire.
Si mal en point que le gouvernement fédéral vient de lancer une bouée de sauvetage comparable à celle que le gouvernement américain a lancé aux banques américaines avec son plan de sauvetage de 700 milliards.
C’est du moins l’opinion de l’économiste Michel Chossudovsky, professeur à l’Université d’Ottawa.
Les secteurs de recherche de Michel Chossudovsky sont les institutions financières, la mondialisation et le développement économique. Le professeur a publié dimanche son analyse de la situation actuelle au Canada.
L’analyse du professeur Chossudovsky est disponible en cliquant ici. (Merci à slind, un collaborateur de ce blogue pour l’avoir souligné)
Pour M. Chossudovsky, le déficit annoncé de 64 milliards par le gouvernement conservateur de Stephen Harper ne devrait surprendre personne, car il est directement lié aux 75 milliards que le fédéral a prévu pour venir en aide aux banques canadiennes.
Michel Chossudovsky qualifie même cette aide de «bank bailout».
Il écrit que le 10 octobre, le gouvernement fédéral a débloqué une première tranche de 25 milliards pour les banques et que le 12 novembre, 75 autres milliards ont été annoncées pour les institutions financières.
Cet argent est versé à la Société canadienne d’hypothèques et de logement pour que cet organisme libère les banques canadiennes de certains prêts de manière à contribuer au dégel du marché du crédit au Canada.
Au total, c’est donc 75 milliards qui sont consacrés par le gouvernement Harper pour venir en aide aux institutions financières canadiennes. Ces milliards sont principalement obtenus par l’émission de titres de dette par le fédéral.
Le plan de sauvetage des Américains est de 700 milliards, celui des Canadiens est de 75 milliards. Comme la population canadienne est environ 11% de celle des États-Unis, la situation et les chiffres sont comparables affirme Michel Chossudovsky.
«Les deux programmes (celui du Canada et celui des États-Unis) contribuent à la concentration de la richesse», dit le professeur en déplorant le fait que peu de gens s’inquiètent d’un «bank bailout» au Canada.
Reste maintenant à voir ce qu’Ottawa annoncera de plus mardi pour venir en aide au secteur bancaire. Le gouvernement pourra-t-il acheter des actions de banques? Il faut s’attendre à ce que des assouplissements aux lois soient annoncés.