Une journaliste argentine a été séquestrée par les services secrets israéliens en Palestine
Sur leur site, les Mères de la Place de Mai racontent comment Tamara Lalli, la correspondante de presse de leur radio AM530, et leur envoyée spéciale au Liban et en Palestine, a été arrêtée en milieu de journée sur le pont (Allenby) qui relie la Cisjordanie à La Jordanie par des agents du service secret israélien, le Mossad, qui l’ont soumise à un interrogatoire sévère pendant 6 heures, et l’ont finalement déportée vers Amman.
Selon le communiqué, Tamara Lalli a été interpellée sous la menace des mitraillettes, et interrogée sur son activité de journaliste sur la radio des Mères de la Place de mai.
Au cours de cet interrogatoire, elle a été entièrement déshabillée, et un militaire l’a menacée de façon obscène avec un pistolet, en la menaçant de mort, ajoute le communiqué de cette organisation de défense des droits humains.
Les services sionistes voulaient absolument savoir pourquoi la radio des Mères de la Place de Mai couvre le conflit avec « partialité », selon le point de vue bien particulier des soldats israéliens [1]. Ils ont ajouté que toute l’information dont ils disposaient sur son compte provenait de l’ambassade israélienne en Argentine, soulignent les mères.
Au cours de l’interrogatoire les agents israéliens ont pris contact par téléphone avec des membres de la famille de leur prisonnière en Argentine, ce qui prouve qu’ils suivent de près ses relations et ses activités.
Signalons que les Mères de la Place de Mai et d’autres organisations ont récemment organisé des rassemblements en direction de l’ambassade d’Israël en Argentine pour exiger qu’Israël mette fin aux massacres de civils au Liban.
L’ambassadeur actuel d’Israël en Argentine ,a accusé les Mères de la Place de mai et d’autres organisations d’être « des agents du terrorisme du Hezbollah », dans un entretien publié par la chaîne Todo Noticias, appartenant au groupe du quotidien Clarin.
Ensuite, ce même diplomate hébreu a fait pression sur la direction de la chaîne publique Canal 7 pour exiger le licenciement d’un analyste politique qui critiquait l’invasion militaire du Liban par Israël.
Conclusion du communiqué des Mères de la Place de Mai :
« Compte tenu de ce nouvel outrage commis par l’État terroriste sioniste, les Mères de la Place de mai et tous les journalistes de la radio AM530 et des autres médias, nous exprimons notre entière solidarité avec notre camarade Tamara Lalli, et nous condamnons cet abus de pouvoir des militaires juifs qui prouvent clairement qu’il s’agit de criminels, comme ils l’ont prouvé en massacrant la population civile au Liban et en assassinant tous les jours ceux qui résistent en Palestine occupée.
Nous appelons les hommes et les femmes journalistes, progressistes et dotés du sens de leur dignité à prendre position devant cette violation brutale des droits de toute la profession. »
Source : http://www.madres.org/asociacion/noticia/madresver3.asp
[1] La surprise des agents s’explique parce que les Mères de la Place de mai ont une représentation à Tel Aviv, où elles jouissent d’une certaine popularité, pour leur défense de la mémoire de nombreux étudiants d’origine juive qui avaient été victimes de la répression lors des dictatures militaires qui sévirent en Argentine de 1976 à 1983 (NDT)
——————————————————————————–
Buenos Aires, 23 août 2006.
http://www.iarnoticias.com/noticias_2006/sintesis_informativa/noticias.htm
Traduit de l’espagnol par Maria Poumier et révisé par Fausto Giudice, membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft : elle est libre de reproduction, à condition d’en respecter sources et auteurs.