Union Européenne – 60e Anniversaire – et quelle suite ?

Le 25 mars 1957, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ont signé le Traité de Rome, une série d’accords qui jettent les bases de l’actuelle Union européenne.

Pour ce soixantième anniversaire, les dirigeants de ces pays réunis dans la capitale italienne ont renouvelé leur engagement.

Mais cette année, la Grande-Bretagne ne fait pas partie des célébrations. Au premier abord, quels sont les défis majeurs auxquels est confrontée l’UE ?

Nous vous proposons une interview exclusive à ce sujet avec Peter Koenig, économiste et analyste politique.

PressTV Français : Le 25 mars 1957, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ont signé les traités de Rome, accords qui jettent les bases de l’actuelle Union européenne. Pour cet anniversaire, les dirigeants de ces pays réunis dans la capitale italienne ont renouvelé leur engagement. Mais cette année la GB ne fait pas partie de cette célébration. Dans un premier regard, Quel sont les défis majeurs auxquels est confronté l’UE ?

Peter Koenig : Tout d’abord il faut savoir que l’Europe, l’Union Européenne comme nous la connaissons, n’était jamais une idée de l’Europe. C’était une idée des Etats Unis lors de la WWII, ou déjà avant, pour en faire une vassale – exactement ce qu’elle est devenue. – Donc cette célébration du 25 mars est une farce, une parmi beaucoup. On célèbre la réussite des Etats Unis de faire de l’Europe une vassale – et de duper le peuple à croire que c’était une idée véridique qui sortait de l’Europe.

Il ne faut que voir le comportement absolument erratique, et sans solidarité de l’Europe – voir la Grèce – pour comprendre que ceci ne peut être une idée européenne. Mais il faut aussi vouloir ouvrir les yeux à cette vérité. – Le pire aveugle et celui qui ne veut pas voir.

Je ne pense pas que l’Europe dans sa présente forme peut survivre encore pour longtemps. C’est clair pour la plupart des analystes sérieux, que l’Europe, l’UE, est morte, que ce n’est qu’une question de temps jusqu’elle se désintègre.

Et l’UE n’est pas reformable. Il faut qu’elle soit démantelée, soit par implosion, soit par volonté des pays y participant.

Evidemment, les « politiciens » à Brussels, qui vivent un faux paradis, un paradis de corruption – ne veulent jamais l’admettre. – Donc, ce démantèlement ou implosion doit être impulsé depuis en dehors de Bruxelles, soit par des pays membre.

PressTV Français : Quel autre impact aura le Brexit ? Sans la Grande-Bretagne, l’Europe peut aller plus vite ?

PK : En réalité, comme j’ai dit tout l’heure, l’UE n’est pas soutenable ; elle ne survivra plus pour longtemps. Effectivement, le BREXIT peut accélérer cette décomposition, pour ne pas dire destruction, de l’UE.

En tout cas, à la longue la GB, ira mieux sans l’UE ; et les membres actuels de l’UE iront mieux aussi sans une Union Européenne corrompue et encombrée d’une bureaucratie qui a devenu une dictature, complètement démunie d’un sens de gestion efficace et économique.

PressTV Français: L’Europe se trouve dans une situation assez délicate en ce moment. L’insécurité reste une préoccupation majeure pour les habitants de ce continent. Que faut-il faire pour lutter contre cette insécurité ?

PK: Il me semble c’est relativement simple.
L’Europe doit devenir autonome ; cesser d’être une vassale des Etats Unis.
C’est primordial.

Et d’une importance de la même rigueur : l’Europe doit absolument et immédiatement cesser de participer dans les guerres instiguées par des Etats Unis. Dans le Moyen Orient, et partout dans le monde.

L’Europe doit se retirer de l’OTAN, le plus rapidement possible.

Si tous cela se passe – je suis convaincu que la sécurité en Europe sera de nouveau assurée. Ce n’est pas facile, car la pression des Etats Unis et la force de leur système monétaire contrôlant – pour l’instant encore l’économie en Europe, plus les menaces potentielle militaires – sont énormes.

Il faut des politiciens courageux qui ne se laissent pas chanter.

Il y aura bientôt des élections importantes en France, en Allemagne et peut-être encore en Italie.

Curieusement, c’est la droite qui semble avoir des bonnes réponses. Comme en France, Madame Le Pen, proclame de sortir de l’Union Européenne, de l’euro, et de l’OTAN.

En plus, elle a récemment visité Monsieur Putine à Moscow – pour lui rassurer que sous sa présidence elle cherchera de rétablir des relations normales avec la Russie.

C’est des réponses correctes pour recommencer une nouvelle Europe, une Europe souveraine, sans l’interférence des Etats Unis.

On peut se demander, pourquoi ces propos tout à fait lucide viennent de la droite,  si le peuple les attendrait plutôt de la gauche ? – Eh bein, car il n’y a plus la gauche. Elle a été décimé par l’opération CIA Gladio dans les années 50, 60 et70. Et elle n’a plus jamais eu le courage de se rassembler.

Sera la droite la nouvelle gauche ? – Soit, il n’y a effectivement plus de gauche ni de droite – il n’y a qu’un néfaste, meurtrier néolibéralisme globalisé qu’il faut combattre à tout prix, mais sans sang. Sinon osant établir des nouvelles relations, des nouvelles normes pour l’Europe. Et c’est des personnalités comme Marine Le Pen, qui ont compris.

PressTV Français: La crise des réfugiés figure également parmi les défis auxquels est confronté l’Union européenne. Pourriez-vous nous donner plus d’explications à ce sujet ?

PK: Oui. La manière comme cette UE d’une élite qui habite Bruxelles se comportent vis-à vis des réfugiés et plus que lamentable, c’est aberrant, c’est même criminel.

Tout d’abord, les réfugiés sont le résultat direct des guerres menées par l’Ouest contre ces pays du moyen Orient, principalement musulman. Il s’agit des guerres des pouvoir, de l’énergie, de l’hydrocarbure, instiguées par les – comme toujours – des Etas Unis. Et l’Europe, totalement soumise, a accepté, et continue à accepter d’y participer, par des forces militaires propres et à travers de l’Otan.

Deuxièmement, qu’est-ce que c’est absorber un ou même deux million de réfugiées par an dans un continent de 800 millions d’habitants ? – A titre de comparaison, il y a entre 3 et 4 million de réfugiés depuis des années au Liban, un pays de 5 million d’habitants.

De nouveau, ce manque de solidarité absolue marque l’Europe le mieux. Ce n’est pas un continent qui est mûr pour une Union de pays, avec un système monétaire à eux, qui n’est pas formulé de l’extérieure, par les Etats Unis, son système monétaire privé et fraudulent – le Dollar – à travers le FED, Wall Street, Goldman Sachs — il y a beaucoup de  travail de conscience à faire avant que l’Europe sera prête de former une vraie union de pays souverains, qui restent souverains, et sans influence ni manipulation de l’extérieur.

Ayant dit cela, il faut savoir que cette déstabilisation de l’Europe par des flux de réfugiés est absolument voulue par les maitres des Washington et les forces obscures et profondes qui règnent derrière Washington. Le ‘State Department’ donne des ordres à Erdogan, de littéralement ouvrir les vannes pour inonder l’Europe avec des réfugiés, afin de la déstabiliser. Un Continent déstabilisé, insécurisé peut être mieux dominé.

Nous arrivons toujours à la même conclusion – l’état de marionnette de l’Europe doit être maintenu à tout prix.

Je ne peux pas m’imaginer que les auto-nommés Duques de Bruxelles ne le savent pas. Mais ils continuent à mentir.

PressTV Français: Selon les analystes, la montée de la politique populiste eurosceptique dans l’UE, représente la plus grande menace pour le bloc. Quel est votre avis à ce sujet ?

PK: Evidemment le terme ‘populisme’ a été dégradé exprès par les médias corporatifs de l’Occident. C’est un moyen de dénigrer tout ce qui ne sert pas au système, à ce système corrompu qui est devenu l’Ouest. C’est pour cela que des politiciens comme Madame Le Pen, sont appelés populistes, le mouvement italien de ‘5 étoiles’ est un mouvement populiste; Monsieur Putine est un populiste – et de suite…

Pourtant, c’est eux, les nommés ‘populistes’, qui ont les réponses cherchées par le peuple – éviter de guerres et conflits dans le monde, chercher la paix au lieu de la confrontations. Mais tout cela ne convient pas au système.

Heureusement, il y a de plus en plus de gens qui voient la lumière. Donc, il y a de l’espoir que cela va changer.

PressTV Français: Au plan extérieur, ce sont les relations à établir avec l’Amérique de Donald Trump qui constituent le défi majeur de l’Europe confrontée, à un président américain protectionniste et isolationniste. Qu’en pensez-vous ?

PK: Trump est un Enigma.

C’est encore difficile à le cerner.

Je pense ce qu’on appelle ‘isolationniste’ – de nouveau un terme mal-utilisé et dégradant, comme ‘populisme’ – peut être une bonne chose pour les Etats Unis, car en réalité chercher à faire revenir les travaux, et de la production qui ont été externalisés – est une bonne chose pour l’économie américaine.

De casser les accord TTIP et TPP avec l’Europe et l’Asie est une bonne chose aussi, et je dirais sur tout, pour les pays concernés, comme les pays de l’Europe et du Pacifique.

Le mur avec le Mexique – est une bêtise, car M. Trump se tire dans ses propres pieds. Les immigrés illégaux font marcher à un grand degré l’économie dans le sud-ouest des Etats Unis. Plus de 99% entre eux n’ont pas de traces criminelles. Pourquoi ne pas une amnistie? Leur donner un permis de travail et d’établissement, ainsi les légaliser? – Ça serait correcte également pour la simple raison qu’ils contribuent à la Sécurité sociale, mais en étant illégale, ils en profiteront jamais.

Si Trump peut maintenir son idée de faire la paix avec la Russie, ça serait également une bonne chose. Mais j’ai bien peur que les forces derrière Trump, comme derrière n’importe quel Président des Etats Unis – et l’Europe, ne le laisse pas faire; il est fortement manipulé. Au moins, ces forces occultes cherche à le manipuler. C’est avec ce propos qu’il a été « élu ».

Si jamais il ne se laisse pas faire – il risque de ne pas durer longtemps.

Je ne pense pas que Trump cherche une Troisième Guerre Mondiale; mais c’est l’industrie de l’armement, l’industrie de guerre et de sécurité, qui a besoin des guerres et conflits pour survivre.

C’est donc, pas facile. Obama a commencé comme président de changement, de paix. Il a hérité deux guerres, Afghanistan et Iraq.  Il a terminé en étant engagé dans 7 guerres.

 



Articles Par : Peter Koenig et Press TV

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