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Venezuela – 28 organisations des droits humains demandent le respect du droit au suffrage pour l’assemblée constituante
Par Collectif
Mondialisation.ca, 29 juillet 2017
Venezuela Infos
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Caracas, le 28 Juillet – Vingt-huit organisations et mouvements de défense des droits humains au Venezuela ont exprimé ce mercredi, leur soutien au processus de vote de l’Assemblée nationale constituante (ANC) qui aura lieu le dimanche 30 Juillet 2017 : « Nous soutenons ce processus électoral constitutionnel convoqué par le Conseil national électoral (CNE), et nous avons l’intention de participer, conformément aux principes démocratiques énoncés à l’article 348 de la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela ». Pour ces organisations, qui vont de mouvements féministes de défense de la femme contre toute forme de violence aux associations qui mènent un travail de mémoire et de dédommagement avec les familles des disparus et des torturés vénézuéliens des années 60-90, l’Assemblée Nationale Constituante « crée une société démocratique, participative, et permettra d’aborder des questions d’intérêt national et de progrès dans la construction de la paix et de la justice. Elle est aussi l’occasion d’aller plus loin, de renforcer et d’élargir l’éventail des droits consacrés par la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela en 1999. Pour ces raisons, en tant qu’organisations des droits humains, nous avons décidé d’installer une équipe avec des délégués de toutes nos organisations, pour développer une proposition liée aux droits humains, aux garanties et aux devoirs, afin de la soumettre à la nouvelle assemblée. »

Les ONG appellent les pouvoirs publics, les organisations et les partis politiques et la société en général à respecter et à protéger le droit de vote: « Ce processus démocratique doit être effectué dans des conditions qui permettent à tous ceux qui le souhaitent de participer librement et de façon responsable au scrutin. En tant que mouvement national des droits humains, nous demandons instamment à tous de respecter la décision individuelle de ceux qui souhaitent élire et électeurs et condamnons toute criminalisation, les menaces, l’intimidation ou ingérence dans l’exercice de ce droit de l’homme, que ce soit par des actions prises par l’État, les partis politiques et leurs membres ou même par les organisations sociales » .

« Nous appelons toutes les parties à faire preuve de sagesse et demandons aux organisations ou aux personnes qui ont publiquement appelé à empêcher ou tenté de dissuader les électeurs de se rendre aux bureaux de vote, à revenir sur leur position, au nom du respect des droits humains de ceux qui veulent participer à ce processus démocratique ».

(NDLR:) Récemment l’ONG vénézuélienne PROVEA, source d’Amnesty International, a publié plusieurs communiqués visant à dissuader les fonctionnaires d’exercer leur droit au suffrage lors de l’élection de l’assemblée constituante, leur rappelant qu’ils pourraient être sanctionnés. Une position surprenante vu les objectifs d’impartialité et de défense des droits supposés de cette ONG. L’ensemble des partis de droite a annoncé publiquement son intention d’empêcher ce scrutin « par tous les moyens ». Le président Trump ainsi que l’Union Européenne ont exigé du Venezuela qu’il renonce à l’organisation de cette consultation démocratique, curieusement occultée par les médias internationaux. Depuis 48 heures, les commandos d’extrême droite ont attaqué des centres de vote, détruit du matériel électoral, incendié ou lancé des explosifs contre des médias communautaires comme Radio Crepuscular (état de Lara) ou Montana TV (état de Tachira), les 27 et 28 juillet. La Présidente du Centre National Électoral Tibisay Lucena, a annoncé que des mesures de protection seront prises pour protéger les électeurs et éviter qu’ils ne soient agressés au moment d’exercer leur droit au suffrage. Elle a expliqué que « l’opposition peut ne pas être d’accord avec l’élection du 30 juillet mais ce qu’elle ne peut faire, c’est l’empêcher, la saboter, ce qui serait antidémocratique. »

Signataires de la déclaration :

1. Fondation Latino-Américaine des Droits de l’Homme et de Développement Social (FUNDALATIN)

2. Comité des victimes de Guarimba

3. Association civile « Sures ». Études et défense et droits de l’homme

4. Institut du développement humain et de l’économie sociale (IDHES)

5. Fondation Ricardo Durán

6. Association des victimes du coup d’État 2002

7. Fondation des familles de militants du droit à la terre victimes d’assassinats au Venezuela.

8. Observatoire National des Prisons .

9. Les victimes du massacre du « Caracazo »

10. Centre Juvénile pour les Droits Humains

11. Front Alberto Lovera

12. Fondation Américo Silva

13. Mouvement Équateur Alfariste bolivarien.

14. Fondation Argimiro Gabaldon

15. Front des Familles IVème République / ASOFACY

16. Conseil pour la défense des droits (José Félix Ribas)

17. Famille et amis Torturés et persécutés politiques (1958-1999)

18. Fondation vénézuélienne du droit au logement (Fundavendervi)

19. Collectif d’Études féministes Aquelarre Caribeno

20. Association des défenseurs des droits humains

21. Association Genre et Classe

22. Association des psychologues pour le socialisme

23. Association « Cantaura est vivant »

24. Association des survivants, amis et familles des victimes du massacre de Yúmare

25. Réseau National des collectifs « Araignée Féministe »

26. Conseil National pour la Défense des Droits Humains à la Santé

27. Fondation capitaine de navire Manuel Ponte Rodriguez

28. Collectif pour l’éducation et la recherche pour le développement social (Ceides).

 

Photo : La présidente de la Fondation Latino-Américaine pour les Droits Humains et le Développement Social (Fundalatin), María Eugenia Russián, signataire de l’appel.

Traduction : Thierry Deronne

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