Verbatim : Hassan Nasrallah

Verbatim : Nasrallah, le premier dirigeant arabe à disposer, par ses discours, d’une capacité d’influence sur le public israélien depuis Nasser.

Le Hasard fait bien les choses parfois. La crédibilité de Hassan Nasrallah était connue et reconnue. L’auteur de l’article «Hassan Nasrallah, l’indomptable» avait déjà recueilli les confidences en ce sens de diplomates et observateurs internationaux. Une étude universitaire de l’establishment militaire israélien vient d’abonder dans le même sens dans un article paru le 12 juillet dans le journal israélien «Haaretz» à l’occasion du 4eme anniversaire de la guerre de destruction israélienne du Liban.

Une recherche académique d’un haut officier des renseignements israéliens soutient en effet que Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du Hezbollah, est le premier dirigeant arabe à disposer d’une capacité d’influence sur le public israélien de par ses discours, depuis le président égyptien Gamal Abdel Nasser.

Cette thèse a été soutenue par un officier supérieur israélien, le colonel Rounine, devant l’université de Haïfa, en se fondant sur une analyse du contenu des discours de Hassan Nasrallah durant la deuxième guerre du Liban (2006), rapporte le journal israélien « Haaretz », dans son édition de lundi 12 juillet 2010.

L’officier israélien décrit Nasrallah comme « le premier dirigeant à avoir su développer une capacité d’influence sur l’opinion publique israélienne, depuis Abdel Nasser dans les années soixante du siècle dernier.

Rounine, qui occupe actuellement le poste d’officier des renseignements au sein de l’armée israélienne, écrit à ce propos:  « Face aux menaces israéliennes, Nasrallah a utilisé deux armes, ses discours, pour s’adresser à son public et mener les batailles défensives sur le front libanais, et les missiles, à destination d’Israël.

Les discours de Nasrallah ont fait l’objet d’une large couverture en Israël, et ont suscité des réactions virulentes parmi les dirigeants politiques et militaires israéliens. Rounine a souligné que « si Israël avait procédé à une analyse rationnelle des discours de Nasrallah, au cours de la guerre, cela aurait pu influencer la prise de décision ». Il a cité Nasrallah qui assurait pendant la guerre, « si on réussit dans la défense, on gagnerait ». La victoire signifiait, à ses yeux,  « la poursuite de la résistance, et que le Liban reste uni et n’accepte pas des conditions humiliantes ».

« La résistance du Hezbollah s’est poursuivie jusqu’au dernier jour, l’unité du Liban n’a pas été entamée », a indique l’officier israélien, faisant remarquer: « Quant aux conditions humiliantes, la réponse ne saurait être catégorique, dans la mesure où Hassan Nasrallah a été obligé d’admettre le déploiement de l’armée libanaise, et de la FINUL, Force intérimaire des Nations Unies au Liban au sud, chose à laquelle il s’opposait au début de la guerre.



Articles Par : René Naba

A propos :

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l’AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l’information, membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme et de l’Association d’amitié euro-arabe. Auteur de “L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres” (Golias), “Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français” (Harmattan), “Hariri, de père en fils, hommes d’affaires, premiers ministres (Harmattan), “Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David” (Bachari), “Média et Démocratie, la captation de l’imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l’Association d’amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

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