Verdict de Cologne : Vive la vérité!

«Le viol, ce crime si particulier dont l’auteur se sent innocent et la victime honteuse, est non seulement une tache que les femmes algériennes taisent, mais une blessure que les hommes cachent aussi, puisqu’elle a signifié leur impuissance à protéger les femmes, pierre de touche de leur autorité et de leur honneur.»
Mouloud Feraoun, Journal. 1955-1962, 20 février 1959.
Une bonne nouvelle dans cet océan de misère: le tribunal de Hambourg vient de relaxer les jeunes émigrés «coupables à l’époque» d’avoir la nuit de la Saint-Sylvestre tenté de violer des jeunes filles. On remarquera au passage qu’aucun média occidental n’en parle! Souvenons-nous comme un seul homme la bien-pensance islamophobe a désigné l’arabe, le musulman, ce pelé, ce tondu, ce sauvage d’où viennent tous les maux. Si ce n’était que les médias extrémistes sionistes, passe encore on connaît leur affection pour les musulmans, mais que des Arabes viennent en renfort gloser sans preuve, sans retenue et condamner avant le jugement, c’est tout de même symptomatique d’une soumission intellectuelle à un logiciel de la vassalité et ceci pour une hypothétique visibilité médiatique.
Relaxe pour les accusés
D’une façon tout à fait remarquable et faisant la part des choses, le journaliste Dietmar Henin rappelle la kabbale anti-arabe et anti-musulmane:
«Faut-il rappeler l’odieux, écrit-il, vacarme à propos des migrants et des Nord-Africains » violeurs de femmes en Allemagne le soir du Nouvel An, en particulier à Cologne? Kamel Daoud, un écrivain de l’écurie BHL, profitant de l’occasion pour pondre un texte historique sur ce viol qui serait inscrit dans l’ADN de tout musulman. Dix mois plus tard, en dépit des manipulations policières, l’affaire fait pschitt… Mais qui parle aujourd’hui de ces hommes diffamés? Rarement des événements de l’histoire récente ont provoqué une controverse aussi intense en Allemagne que ceux survenus à Cologne, à Hambourg et dans d’autres grandes villes, le soir du Nouvel An 2015-2016, où des étrangers et des réfugiés auraient harcelé et violé des femmes en masse. L’indignation exprimée par les médias et les politiciens avaient fait partie d’une politique délibérée visant à saper la solidarité manifestée par de vastes couches de la population à l’égard des réfugiés originaires de Syrie et d’autres pays où une guerre civile fait rage, et à transformer la culture de l’accueil en une culture de l’hostilité. Le Wsws avait prévenu à l’époque que les événements étaient démesurément exagérés.» (1)
«La décision du tribunal de Hambourg vient maintenant confirmer que les accusations et les preuves avancées avaient été trafiquées par la police. En plus du petit nombre de ceux condamnés pour agression, la décision du tribunal laisse entendre que les «événements survenus la nuit de la Saint-Sylvestre» ont été en grande partie une invention des médias.
Le tribunal de Hambourg a acquitté les trois derniers auteurs présumés de la nuit de la Saint-Sylvestre. La juge Anne Meier-Göring a décidé qu’il avait été prouvé qu’Alireza N., Abidi A. et Aydub B. n’avaient pas commis les délits dont ils étaient accusés. Le ministère public avait lui aussi préconisé l’acquittement. (…) Les trois personnes mises en cause furent indemnisées pour le temps passé en prison en recevant chacun 4500 euros. Outre les trois jeunes gens maintenant acquittés, d’autres innocents furent placés en détention préventive, dont certains pendant plusieurs mois ». (1)
Dietmar Henin nous explique la minutieuse de la diabolisation des émigrés sous entendu musulmans sous entendu arabe. Il écrit :
« Les accusations qui, pour des raisons de propagande, avaient été portées en début d’année contre des étrangers et des réfugiés par la police, les médias et les politiciens, se sont volatilisées.» «À l’origine, il avait été allégué que 400 femmes avaient subi des attouchements le soir de la Saint-Sylvestre à Hambourg. Il y eut 243 plaintes pénales et 21 suspects mis en examen. (…) Les événements survenus la veille du Nouvel An furent grossièrement exagérés et utilisés comme prétexte pour faire basculer le climat politique vers la droite. D’une manière raciste, les médias et les politiciens ont dépeint une image de hordes criminelles et dangereuses d’étrangers harcelant les femmes et les jeunes filles allemandes. Cette propagande servit alors à renforcer l’appareil policier, à étendre la surveillance de la population et à durcir les lois visant les étrangers et les réfugiés dans le but de pouvoir expulser aussi rapidement que possible les réfugiés du pays. Tous ceux qui ont participé à cette campagne de propagande doivent en assumer les conséquences.» (1)
Dietmar Henin nous apprend ensuite que certains étaient contre le fait que le tribunal ait sanctionné les policiers qui ont menti.
«Le journal Hamburger Abendblatt a critiqué ce récent acquittement parce que le tribunal avait défendu les principes fondamentaux de l’État. Ces jugements ont un sens lorsqu’ils sont prononcés individuellement, a écrit le journal. Toutefois, conformément à la logique grossière du commentaire, «dans leur totalité» les jugements sapent la «confiance» dans l’État de droit.» Finalement, insiste le journal, cela profiterait à l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). (…) L’auteur de l’article, Matthias Iken, s’en prend vigoureusement à la décision prise par le tribunal à l’égard de la police. Des préjugés racistes en lieu et place de faits – telle est en vérité la vision du monde défendue par l’AfD.» (1)
Les viols dans l’histoire : Une singularité arabe et musulmane?
De tous temps, et tout au long de la triste Histoire de l’Humanité, le viol a été utilisé comme arme de guerre. Les soldats, miliciens ou groupes armés en tous genres, victorieux comme en déroute, ont pratiqué le viol. Ce n’est qu’à la suite de la Première Guerre mondiale que le viol comme arme de guerre commença seulement de donner lieu à une importante documentation. L’armée allemande l’avait utilisé à l’encontre des peuples belge et français, dans une stratégie de terreur. Les Japonais le pratiquèrent sur des milliers de femmes lors de leur invasion de la Chine, avec un point culminant d’atrocités commises à Nankin en 1937. L’Armée rouge écrase la Wehrmacht et marche vers l’ouest, avec une seule idée en tête, faire payer à l’Allemagne ses crimes. Avant la création du Tribunal pénal international, de nombreux conflits ou guerres civiles ont donné lieu à des violences sexuelles sans qu’aucun des responsables n’ait à répondre de ses actes.
Les viols de l’armée française pendant la guerre d’Algérie
La pratique systématique des viols pendant la guerre est considérée comme un dommage collatéral universel des guerres Il a fallu attendre le 27 juin 1996 pour le viol soit considéré par le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY) a qualifié de crime contre l’humanité. En Algérie, cinquante ans après, les langues se délient et on commence à pointer du doigt le rôle abject des civilisateurs tortionnaires, violeurs de l’armée française qui, d’une façon ou d’une autre, a permis ces crimes. Mais il n’existe aucune sanction pour les militaires français coupables, les accords d’Evian les ayant absous.
« Pour la guerre d’Algérie, écrit Raphaëlle Branche, auteure d’un ouvrage sur les viols de l’armée française, les archives : « du ministère de la Justice contiennent quelques rapports du procureur général d’Alger au garde des Sceaux à propos d’affaires de viols dénoncées à l’autorité judiciaire. En outre, l’amnistie corrélative nous dit Raphaëlle Branche des accords de cessez-le-feu, qui a rendu impossible toute poursuite à l’encontre de militaires français ou de combattants algériens, complique la situation10. Elle a en effet effacé toute condamnation prononcée avant le 19 mars 1962 et empêche désormais de mentionner d’éventuelles condamnations ou poursuites » (2)
Manifestement, pense Raphaëlle Branche :
« Les viols restent sans doute largement enfouis dans l’anonymat des violences, Depuis quarante ans, des témoignages écrits ou oraux d’anciens acteurs de la guerre évoquent ces viols ; Dès le début du conflit, les femmes sont victimes de la répression menée par les forces de l’ordre françaises. Elles sont aussi une cible de choix pour l’action psychologique de l’armée dont un des buts était de faire l’Algérie française par les femmes (…) En effet ce qu’on appelle alors les « événements d’Algérie » est une guerre dans laquelle la totalité de la population est impliquée d’une manière ou d’une autre et l’engagement des femmes dans la lutte pour l’indépendance, a été progressivement perçu. Les femmes combattantes dans les maquis n’ont été qu’une infime partie d’entre elles Djamila Amrane estime leur nombre à environ 2000 pour toute la guerre. Elles sont pour la plupart très jeunes, puisque plus de la moitié a moins de 20 ans et 90% moins de trente ans ». (3)
« (…) Dans les journaux de marche des unités poursuit Raphaëlle Branche, l’évolution est sans ambiguïtés : abattre une femme, encore présenté comme une bavure dans les premières années du conflit, devient un fait de guerre à partir de 1959-1960. (…) D’abord simplement soupçonnées d’être des “ femmes de ”, les Algériennes deviennent donc progressivement des ennemies à part entière. (…) L’évidence était apparemment répandue : les Algériennes étaient des femmes qui pouvaient être violées. C’est ce que notait par exemple un pasteur en 1956 à propos de secteurs où “ le viol devient une manière de pacification » (4)
Le journal tenu par Mouloud Feraoun au cours de la guerre permet aussi de repérer à quel point le viol fut une pratique courante en Kabylie notamment au cours des grandes opérations engagées par le général Challe à l’été 1959 ». (5)
« (…) Néanmoins le viol y est sans conteste une torture de prédilection infligée aux femmes, qu’elles soient convaincues d’être des “ terroristes ”, ou simplement suspectées (…)Les viols accomplis pendant la guerre d’Algérie peuvent dès lors être qualifiés de violences politiques (…) Dans ces départements officiellement français depuis plus de cent ans, les viols conservent la dimension symbolique des viols de conquête » (2)
L’auteure conclut : « qu’il n’y eut pas de rapport et que les cas signalés sont sanctionnés « (…) Pendant la guerre d’Algérie, les viols participent d’une guerre qui mêle dimension de la conquête, volonté d’occupation durable et désir de vaincre définitivement (…) Sans ignorer forcément la valeur habituellement transgressive du viol, les soldats ont pu alors laisser faire ou accomplir eux-mêmes des violences sur des êtres qui, avant d’être leurs semblables dans l’humanité, leur apparaissaient avant tout comme différents : femmes, Algériennes et ennemies ». (2)
Tout est dit ! Nous touchons là, le fond rocheux du centurion appartenant à une race supérieure et pour qui le repos du guerrier a une double dimension assouvir ce qu’ils croient être leur devoir et joindre l’utile à l’agréable comportement d’une bête. Il est donc injuste comme l’on fait les médias occidentaux de diaboliser les Arabes et les Musulmans qui posseéderaient le gène défectueux faisant d’eux des psychopathes tarés comme l’a décrit il faut le regretter le chroniquer Kamel Daoud journaliste algérien arabe de naissance musulmane -que nous avons souvent connu plus inspiré- dans une tribune du Monde de New York Times qui, tribune qui a été vue comme du pain béni par tout ceux qui soufflent sur le vivre ensemble en mobilisant même le premier ministre sans doute mandaté par ses mentors pour jeter l’anathème sur tout ceux qui ont émis des réserves sur ce papier de la honte
Les prouesses de l’armée israélienne la plus morale du monde
Plus près de nous ce que fait l’armée israélienne aux Palestiniens est innommable: pour galvaniser les troupes lors de la démolition de Gaza on légitime le «travail des soldats et de la même façon qu’à Abou Ghraib les soldats et les soldates fantasment en photographiant leur tableau de chasse». Annie Stasse écrit:
«Comme les bombes sont tombées sur la bande de Gaza au cours des quatre dernières semaines, une autre guerre est en cours, avec pour objectif de gagner les coeurs et les esprits de l’opinion globale. Bien que moins mortelle, cette guerre des mots donne un regard éloquent sur les changements qui se produisent chez les intellectuels israéliens ordinaires et les sionistes, révélant que ce que les experts soutiennent est une vision du monde sioniste de plus en plus violemment raciste et sexiste (…). Cette acceptation par le public du discours de la violence sexuelle semble être lié au support grand public depuis l’attaque sur Gaza, ainsi que la diffusion croissante de l’image d’Israël comme un «avant-poste de la civilisation occidentale» et des droits des femmes» (6)
Cela va même plus loin, le viol est devenu une arme de guerre assumée par l’armée la plus morale du monde : «Le viol n’est pas seulement permis, il est essentiel à la guerre, selon un rabbin militaire. Répondant à une question d’un lecteur inquiet à propos de la position de la Torah sur le viol en temps de guerre, le colonel Eyal Qarim, du Rabbinat militaire, écrivait, voici neuf ans que «les interdits pour des questions de moralité» étaient levés, en temps de guerre.» (7)
Naturellement personne n’en parlera. L’ouvrage de Ahmed Bensaâda:
«Meursault contre-enquête», ne fait que démonter la mécanique de la soumission intellectuelle. Il en est aussi de même de la contribution sous le titre:
«Mensonges et reniements pour plaire à l’Occident» un point de vue remarquable nous est donné par monsieur Ali El Hadj Tahar qui reproche à monsieur Kamel Daoud son parti pris: «(…) Monsieur Daoud accable ce qu’il appelle tout le ‘monde d’Allah » avec son milliard d’âmes, pas seulement ceux qui ont commis ces agressions, si tant est que tous les auteurs soient des musulmans». «Le fantasme n’a pas attendu les faits,» dit Daoud, signifiant que le viol et la violence sont inscrits dans les gènes musulmans et le fantasme, «Le rapport à la femme est le noeud gordien, le second dans le monde d’Allah,» la terre d’islam n’étant pas une terre où il fait bon vivre, dit et sous-entend Daoud (…) Dénoncer Cologne sans dénoncer le viol d’enfants, de femmes et d’hommes par les soldats américains à Bou Ghraïb, tout récemment en Irak, ou au Vietnam, ou ceux de la soldatesque coloniale en Algérie et ailleurs est une mystification de l’histoire. Une mystification volontaire. Une trahison envers son peuple. Un coup de poignard dans le dos.» (8)
«Dans sa contribution publiée dans le New York Times, « The sexual misery of the Arab World » ; (La misère sexuelle du Monde arabe), M.Daoud ressasse le même prétendu rapport malsain des musulmans au sexe, écrivant que dans notre pays, les bancs publics sont sciés afin de ne pas permettre aux personnes de sexes différents de s’asseoir les uns trop proches des autres. [«Benches are sawed in half to prevent people from sitting close together.»] Le positionnement pour la culture supposée supérieure est clair: «Ce que les Occidentaux découvrent, anxieux et apeurés, que le sexe dans le monde musulman est malade, et que la maladie se propage sur leurs propres terres.» Cet extrait du NYT n’est pas signé Le Pen, ni Trump, ni BHL, mais Kamel Daoud. (…) Ce que Daoud ne peut pas dire dans Le Monde c’est que ces Syriens ont été forcés à l’exil par la France, les USA, la Belgique, l’Angleterre, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et plus de 70 autres pays qui ont diabolisé Bachar El-Assad et émis des fetwas plus féroces que celles d’Al Qaradawi, Fabius disant que Bachar méritait de mourir, Hillary Clinton disant pareil de Kadhafi.» (8)
L’auteur ajoute: «Les Arabes violeurs: nouvel argument offert à l’impérialisme. Il faut être clair, et l’ingérence de Valls vient de le prouver, certains écrivains et cinéastes algériens sont devenus une cinquième colonne pour l’Occident en général et la France en particulier. L’ingérence du Premier ministre français, Manuel Valls, dans l’affaire Kamel Daoud est unique en son genre dans un débat d’idées. Non seulement il prend position, mais pourfend les signataires du texte qui démonte la contribution de Daoud, et cela procède donc d’une velléité de faire taire les intellectuels, partout où ils sont, qui s’opposent à la pensée officielle», celle des BHL, Finkielkraut et autres Houellebecq qui monopolisent le débat en France.» (8)
Les élites arabes et le logiciel de la soumission intellectuelle en action
Il est évident qu’un combat pour des « valeurs dites occidentales » – dont on a un échantillon ave celles des soudards de l’armée française en Algérie , de l’armée israélienne en Palestine, et de l’armée américaine dans les multiples théâtres de guerre ou elle sévit, notamment en Irak avec les tristement tableaux de chasse d’Abou Ghraib- est en train de formater insidieusement les populations et notamment les électorats dans les pays occidentaux pour des raisons purement électorales mais pourquoi ne pas le dire aussi du fait d’un fond rocheux occidental –censé le détenteur de la norme qu’il doit dicter aux autres- qui convoque les pires pulsions, des peuples, les allogènes sont présentés comme étant les responsables de l’anomie mondiale actuelle. Cette idéologie mortifère semée par Samuel Huntington savoir que l’Islam est le nouveau satan de rechange après la disparition de l’empire soviétique.
A la limite nous pourrions dire que c’est de bonne guerre ! Mais il est incompréhensible que des « élites rabes » ou qui se prétendent telles, en rajoutent et servent la soupe aux médias et aux pyromanes occidentaux en leur apportant l’argumentaire qui les conforte dans leur certitude.
« Vous voyez ! C’est l’un d’entre eux qui les juge, c’est pas nous » C’est donc le buszz qui passe en boucle . Quand monsieur Sansal compare le psychopathe de Nice qui a fauché la vie de 80 personnes dont 30 musulmanes – ce dont les médias mains Stream ne parlent pas- aux patriotes qui se sont défendus avec les moyens à leurs dispositions avec une armée française qui puisait dans le stock de l’Otan le napalm et autres avions et tanks ; Ces mêmes avions qui ont fait dire au colonel BenMhidi lors de son arrestation : « Donnez nous vos avions, et nous vous donnerons nos bombes »
Monsieur Kamel Daoud va plus loin , c’est toute une civilisation qu’il accuse d’être malade à la fois ethniquement et dirais- je religieusement du fait qu’elle professe l’Islam. Aucune nuance n’est faite ; Circulez y a rien à récupérer ! Tous pareil des assassins le couteau entre les dents des violeurs devant l’éternel. Quel est le moteur de cette haine de soi ? Est-ce un clin d’œil pour une visibilité médiatique en Occident ? Une carte de séjour ? Est-ce qu’il était moral de le faire ? Car ces «élites » sont plus que jamais en apesanteur identitaire , pour les Occidentaux malgré leur allégeance. Une blague des beurs- pourtant français à part entière sur papier mais dans les faits, entièrement à part- nous apprend : « Tu as beau gagner des médailles, pour la France, tu as beau gagné la coupe du Monde, si tu présente à l’entrée d’une boite de nuit : le verdict le videur vous dit « gentiment » Ce n’est pas possible. Pour les Français tu seras toujours un bougnoule »
Si cette allégeance imposée, mais non écrite, est devenue un automatisme, elle ne leur apporte pas pour autant la reconnaissance et surtout le respect. En Occident, ils n’acceptent pas l’allogène, tout au plus ils le tolèrent tant qu’il ne sort pas des clous et, malheureusement, ils n’ont pour ces élites qu’un solide mépris. A leur décharge, les élites souffrent dans leur grande majorité de l’impensé, du ‘complexe du colonisé » dont a si bien parlé Albert Memmi. Le logiciel implicite de la soumission intellectuelle est toujours intact. De ce fait, la haine de soi c’est ainsi que l’on peut qualifier les positions à géométrie variable des élites arabes installées ou dans l’attente de l’être en Occident et sommées de réagir selon un deal invisible, non écrit pour gloser et pis encore pour porter atteinte d’une façon ou d’une autre à leur paléo-identité arabe, voire religieuse. Pourtant, ces attaques ad hominem contre les Arabes sont injustes. Dans tout peuple il y a des extrêmes et des extrémistes. Les peuples que l’on dit civilisés ont aussi des cadavres dans le placard. (9)
Qui sont ces arabo-musulmans devenus des psychopathes pour l’ Occident ?
Une civilisation musulmane qui a donné en son temps ses plus belles réalisations à l’humanité , notamment à Cordoue en Espagne, ne peut pas être traité d’une façon aussi abjecte. La langue arabe qui a perdu son lustre ne s’impose plus parce qu’elle n’est plus adossée à une production intellectuelle. C’est tout naturellement que les savants de l’époque, juifs, chrétiens assyriens, perses, se sont mis à l’arabe langue plus fluide.
Quand Fibonnacci l’illustre mathématicien auteur des fameuses « Les suites de Fibonnacci » rédigea sa thèse à Bejaïa , en préface, il rend hommage à son maitre de l’université de Béjaïa il le fit en arabe. L’arabe était la vulgate planétaire pendant plusieurs siècles et à Montpellier des cours étaient donnés en Arabe. Quand Maimonide écrivit Dalil el Haïrine «le Livre des égarés», son ouvrage majeur qui est encore une référence dans le monde juif, il le fit en arabe, mais pas en hébreu. L’illustre savant Jacques Berque explique la beauté de la langue arabe : Il en donne un exemple :
«En arabe, les mots se rapportant à l’écrit, dérivent tous de la racine k.t.b.: Maktûb, maktab, maktaba, kâtib, kitâb. En français, ces mêmes mots sont: écrit, bureau, bibliothèque, secrétaire, livre. Les mots français sont tous les cinq arbitraires, mais les mots arabes sont, eux, «soudés par une transparente logique à une racine qui seule est arbitraire».
«Alors que les langues européennes solidifient le mot, le figent, en quelque sorte, dans un rapport précis avec la chose, le mot arabe reste cramponné à ses origines. Il tire substance de ses quartiers de noblesse.»
Si on y ajoute que beaucoup d’auteurs, notamment français ont plagié sans vergogne, il en fut ainsi de La Fontaine, de Dante avec La Divine Comédie qui a d’une certaine façon été écrite par Abou el ala El Maâri «Rissalat el ghofrane» «L’Epitre du pardon» des siècles avant l’oeuvre de Dante ».
Les Arabes et les musulmans ne sont ni meilleurs ni pires que les Autres, ils furent à la base d’une civilisation musulmane qui eut son heure de gloire. L’humanité recèle en elle à la fois l’empathie pour le prochain mais aussi la bête. J’aurai conseillé à ces « élites arabes » de lire Fanon qui parle de bestiaire et de langage zoologique s’agissant de l’appréciation du colon vis-à-vis du colonisé. Que reste-t-il du siècle des Lumières qui fut à beaucoup d’égards un siècle des ténèbres pour ceux qui en ont souffert. Ce que je reproche à ces élites autoproclamés c’est leur jugement qui consiste en généralisation à l’emporte-pièce. Il n’est pas juste, même, si cela rapporte, de gloser sur les Arabes et les musulmans. Vouloir les essentialiser est scientifiquement malhonnête. De plus, analyser un échantillon (un milliard, excusez du peu) dans une éprouvette dans laquelle on baigne soi-même en tant qu’arabe, c’est de l’acrobatie sans filet, à moins d’être soi-même une exception indemne de ses tares congénitales. En définitive, chacun est libre de dire ce qu’il pense, mais la dignité humaine doit nous interdire de faire notre beurre de ces épaves humaines syriennes, irakiennes qui – souvenez-vous, si vous étiez honnêtes – eurent des ancêtres qui édifièrent les premiers villages de l’humanité.
Il est triste de marchander des valeurs pour quelques deniers. Un jour ou l’autre, ces élites seront renvoyées à la case départ. Vous redeviendrez des bougnoules même avec quelques tunes en plus C’est ce peuple-là, c’est cette civilisation-là que vous avez maladroitement égratignée, gageons que vous ferez un papier pour reconnaître honnêtement que votre verdict était excessif. S’il faut saluer les autorités judicaires allemandes, d’avoir dit le droit, le verdict de Cologne ne doit pas être pour nous vu comme une victoire , car en l’occurrence il ne faut pas tomber dans le travers de la satisfaction béate. Les peuples musulmans encore une fois ne sont ni meilleurs ni pire .
Toute la sagesse de ceux qui nous gouvernent est ne pas manipuler – à travers une presse sans grandeur-les peuples et de dire la vérité combien même on en souffre. C’est Montesquieu qui écrivait : « Il faut être fidèle à la vérité même quand notre notre parti en souffre, Tout citoyen à le devoir de mourir pour sa patrie, mais nul n’est tenu de mentir pour elle ! »
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
2.Raphaëlle Branche :Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n°75, juillet-septembre 2002, p.123-132. La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, Paris, Gallimard, 2001, 461 p
3.Djamila Amrane, Les femmes algériennes dans la guerre, Paris, Plon, 1991, 218 p. et “ Les femmes face à la violence dans la guerre de libération ” in Confluences. Méditerranée, 1996, n°17, p. 87- 96.
4.Lettre du pasteur Muller au pasteur de Cabrol, le 6 juillet 1956 à propos du secteur de Bougie, 1K 625/31 , citée par Xavier Boniface, L’Aumônerie militaire française, 1914-1962, thèse sous la direction de Yves-Marie Hilaire, Université de Lille-III, 1997, p.486
5.Mouloud Feraoun, Journal. 1955-1962, Paris, Le Seuil, 1962 (rééd. 1994), 348 p., 20 février 1959
6.Annie Stasse https://blogs.mediapart.fr/edition/palestine/article/110814/le-discours-israelien-sur-les-violences-sexuelles-dans-lassaut-sur-gaza
7.Yoss Gurvitz http://www.pourlapalestine.be/le-viol-nest-pas-seulement-permis-il-est-aussi-essentiel-a-la-guerre-selon-un-rabbin-militaire
Article de référence :
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_ chitour/255246-vive-la-verite.html