Vidéo – L’actrice Fanny Ardant aux journalistes : « Vous êtes les laquais de l’Amérique » !!
Invitée à l émission 28 mn sur Arte !!

Invitée par Arte à l’occasion de la sortie du film qu’elle a réalisé, Le Divan de Staline, la comédienne Fanny Ardant a dit ses quatre vérités aux journalistes devenus « la voix de leurs maîtres« .
Transcription de l’échange et introduction par Arrêt sur Info
Nadia Daam : Est-ce que vous avez l’impression qu’on a tendance à confondre la Russie, la culture russe et la Russie politique, celle de Poutine ?
Fanny Ardant : Je pense que l’Occident est un donneur de leçon qui se croit toujours autorisé à donner des bons points ou des mauvais points, alors qu’il a des années de colonialisme, de méfaits, de guerre il y a pas très longtemps. Donc je pense que les journaux, les journalistes, Mesdames et Messieurs ont toujours besoin de diaboliser quelqu’un. C’est beaucoup moins simple que ça. Personne ne pense à diaboliser l’Amérique. Sauf maintenant peut-être parce que Trump arrive. Vous avez toujours des espèces de boucs émissaires … Et la Russie au lieu de voir le pour et le contre. Vous êtes contents quand même qu’il y ait un contre-pouvoir contre l’Amérique ? Où vous êtes tellement les laquais de l’Amérique que vous n’en voudriez pas ?
Élisabeth Quin: J’aimerais bien vous entendre Thomas Legrand [Chroniqueur à France Inter]
Thomas Legrand : Bien sûr, mais Euuh. Il y a un impérialisme américain qu’on dénonce beaucoup. Et il y a aussi maintenant un impérialisme russe; mais il ne faudrait pas le dénoncer ?
Fanny Ardant : Ah si … au nom de l’équidistance. Je trouve très intéressant qu’il y ait un contre-pouvoir.
Thomas Legrand : Deux impérialismes c’est mieux que pas d’impérialisme du tout ?
Fanny Ardant : Non, mais le pire c’est un seul. Parce-qu’au moins les gens peuvent se situer et commencer à comprendre qu’ils ont subi l’impérialisme américain.
Thomas Legrand : Vous ne dites pas qu’il faut dissocier Poutine de la Russie, alors qu’on peut aimer la Russie, l’âme slave, le drame slave comme vous l’aimez.
Fanny Ardant : Bien sûr, je n’ai pas tout le dossier sur Poutine, donc je ne discuterai jamais avec vous de lui, Car je ne connais pas les tenants et les aboutissants. Je sais simplement que dès qu’on ouvre un bulletin d’information, tout le monde, il y a la pensée unique sur les mêmes hommes et sur les mêmes choses…
Thomas Legrand (interromps Ardant) : Il y en a qui défendent Poutine, François Fillon, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon.
Fanny Ardant : Ah non, non, non, ça je vous vois venir. Quand tout à coup on est à court d’arguments on dit alors : Vous êtes pour Hitler. C’est toujours ces mêmes arguments. Si, il y a un amalgame ; on force la pensée unique, et vous ne me ferez pas rentrer là-dedans.