Voltaire et cette guerre qui s’approche à grands pas

Photo : François Hollande et Ségolène Royal
La promotion Voltaire de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration !) est en plein boum, de François Hollande à Ségolène Royal en passant par Jean-Pierre Jouyet.
Ils ont de qui tenir…
Mais chacune et chacun d’entre nous aussi, puisque la bourgeoisie nous a mis dans sa poche, tout particulièrement depuis 1791, où, tout en pliant le roi et la noblesse de cour aux neuves exigences de l’Europe de la finance, elle a tout de suite transporté au Panthéon les cendres de son grand homme à elle – qui est désormais notre héros à tous : Voltaire.
Toute l’Education Nationale en dépend aujourd’hui encore. Mais, avec elle – et la force de frappe en est décuplée d’autant -, l’ensemble de la presse « officielle ». Monsieur de Voltaire, après s’être dissimulé sous la marque « Tolérance », est omniprésent sous le label « Droits de l’homme ».
Pour celles et ceux qui ont eu la curiosité d’aller voir dans l’arrière-boutique de ces firmes-là, il faut tout de suite dire qu’il n’est plus guère possible d’avoir le moindre doute. L’intitulé complet – tel que la grande bourgeoisie se le répète, entre soi et à coup de murmures, c’est, dans le premier cas « Tolérance, les armes à la main », dans le second « Droits de l’homme, à coups de fusils ».
Voici ce qui se disait dans l’arrière-boutique le 28 mars 1763 de la bouche même de Voltaire : « Quant au traité véritable de la tolérance, ce sera un secret entre les adeptes. Il y a des viandes que l’estomac du peuple ne peut pas digérer, et qu’il ne faut servir qu’aux honnêtes gens. C’est une bonne méthode dont tous nos frères devraient user. »
Faisons-nous, l’espace d’un tout petit instant, grandes bourgeoises et grands bourgeois, et rendons- nous à l’école de la « promotion Voltaire »…
Ouvrons le « Traité de métaphysique » (Voltaire, qui s’enrichit alors à la vitesse grand V, le rédige entre 1734 et 1738, date à laquelle il a 44 ans) :
« Peu de gens s’avisent d’avoir une notion bien entendue de ce que c’est que l’homme [des droits de l’homme ?]. Les paysans d’une partie de l’Europe n’ont guère d’autre idée de notre espèce que celle d’un animal à deux pieds, ayant une peau bise, articulant quelques paroles, cultivant la terre, payant, sans savoir pourquoi, certains tributs à un autre animal qu’ils appellent roi, vendant leurs denrées le plus cher qu’ils peuvent, et s’assemblant certains jours de l’année pour chanter des prières dans une langue qu’ils n’entendent point. »
Comme on le voit, les paysans décrivant « l’homme » ne font que se décrire eux-mêmes : du pur bétail… S’il en est ainsi, et puisque c’est de leur propre aveu, ne peut-on pas en déduire le pourquoi des guerres (attention à ce que la prochaine, qui se prépare à petit feu, dans cette contrée européenne qui ne sait plus quoi faire de ses millions de chômeurs, ne se trouve justifiée, dans des termes plus ou moins semblables, aux yeux de monsieur Qatar et du personnel politique qu’il finance !) ?
Voici ce qu’en disent, par la plume de Voltaire, la « tolérance-les-armes-à-la-main » et les « droits-de- l’homme-à-coups-de-fusils » :
« Presque tous les animaux se mangent les uns les autres, et dans l’espèce humaine les mâles s’exterminent par la guerre. »
Voilà pour la théorie. Passons aux travaux pratiques…
Il vint un jour où Voltaire s’avisa de mener l’impératrice de Russie, Catherine II, jusqu’à la plus haute gloire possible pour elle. Il en informa tout d’abord son ami le roi de Prusse, Frédéric II, le 3 mars 1767 :
« Votre alliée l’impératrice a eu la bonté de m’envoyer son mémoire justificatif qui m’a semblé bien fait. C’est une chose assez plaisante, et qui a l’air de la contradiction, de soutenir l’indulgence et la tolérance [les droits de l’homme ?] les armes à la main ; mais aussi l’intolérance est si odieuse qu’elle mérite qu’on lui donne sur les oreilles. Si la superstition a fait si longtemps la guerre, pourquoi ne la ferait-on pas à la superstition ? »
C’est on ne peut plus clair… Ça va saigner (combien de morts en Irak, en Libye, en Syrie, etc. ?)
Le 15 novembre 1768, Voltaire écrit à Catherine II qui n’a pas hésité à faire couler le sang en Pologne :
« D’un côté elle [« Votre Majesté Impériale »] force les Polonais à être tolérants et heureux, en dépit du nonce du pape, et de l’autre, elle paraît avoir affaire aux musulmans malgré Mahomet. S’ils vous font la guerre, Madame, il pourra bien arriver ce que Pierre le Grand avait eu autrefois en vue, c’était de faire de Constantinople la capitale de l’Empire russe. Ces barbares méritent d’être punis par une héroïne du peu d’attention qu’ils ont eue jusqu’ici pour les dames. »
Souci que l’on retrouve, bien sûr, chez un Bernard-Henri Lévy et un peu partout ailleurs en France…
D’où l’intérêt de la suite de la lettre de Voltaire :
« Il est clair que des gens qui négligent tous les beaux-arts et qui enferment les femmes méritent d’être exterminés. »
Et que croit-on qu’il arrivât ? Cette lettre du même à la même datée du 7 août 1771 :
« Est-il bien vrai ? Suis-je assez heureux pour qu’on ne m’ait pas trompé ? Quinze mille Turcs tués ou faits prisonniers auprès du Danube, et cela dans le même temps que les troupes de Votre Majesté Impériale entrent dans Perekop ? Cette nouvelle vient de Vienne. Puis-je y compter ? Mon bonheur est-il certain? »
Ne jamais perdre de vue ce lycée Voltaire de Doha (capitale du Qatar), voulu par Sarkozy et inauguré par Hollande…
Mais Voltaire est encore bien plus ignoble que cela.
Ce qui se retrouvera ici : http://voltairecriminel.canalblog.com
Michel J. Cuny