Washington n’exclut pas de réarmer la Géorgie, malgré l’opposition de Moscou
Les Etats-Unis n’excluent pas de réarmer la Géorgie après son humiliante défaite face à la Russie il y a un an, même si cela doit déplaire à Moscou, a indiqué jeudi un porte-parole du département d’Etat, Philip Crowley.
« La Géorgie a choisi la voie d’une adhésion à l’Otan, ce que les Etats-Unis soutiennent« , a rappelé le porte-parole, questionné au cours d’un point de presse sur les appels du président géorgien Mikheil Saakashvili pour une aide militaire américaine.
« Il est clair qu’une des conditions fondamentales d’une adhésion à l’Otan est de posséder des équipements militaires qui répondent aux critères de l’Otan et qui renforceraient les capacités militaires de l’alliance« , a-t-il ajouté, avant de mentionner les « capacités de défense » de cette ancienne république de l’URSS.
Dans des interviews accordées cette semaine au Wall Street Journal et au Washington Post à la veille d’une visite à Tbilissi du vice-président américain Joe Biden, M. Saakashvili avait exprimé le voeu de recevoir des Etats-Unis des équipements anti-aériens et anti-chars qu’il estime nécessaires pour protéger la Géorgie d’une éventuelle attaque russe.
Jeudi à Tbilissi, M. Biden a défendu l’intégrité territoriale de la Géorgie et son aspiration à rejoindre l’Otan, indiquant que Washington coopère avec le pays « pour maintenir ses forces armées, (l’aider) à s’entraîner et s’organiser« .
« Je pense que ce que le vice-président a voulu souligner aujourd’hui, c’est non seulement l’importance de nos relations avec la Géorgie, mais aussi notre volonté d’aider la Géorgie en termes de capacité de défense et la promesse que nous continuerons à coopérer étroitement avec le gouvernement géorgien à l’avenir« , a expliqué M. Crowley.
Alors qu’on lui demandait si cela ne risquait pas d’affecter les relations avec la Russie, que l’administration Obama a promis de faire « repartir à zéro« , le porte-parole a rappelé le refus de Washington de reconnaître toute « sphère d’influence » à Moscou.
« Nous avons clairement fait savoir à la Russie qu’en fin de compte, ce genre de décision revenait aux Géorgiens« , a-t-il indiqué. « Je suis sûr que nous aurons d’autres conversations avec la Russie à ce sujet« .
La Russie et la Géorgie se sont affrontées dans une guerre éclair en août 2008 pour le contrôle du territoire séparatiste géorgien de l’Ossétie du Sud.
La Géorgie et les Etats-Unis ont signé en janvier un accord de partenariat stratégique qui « prévoit » d’aider la Géorgie a améliorer la formation et l’équipement de ses forces armées, afin de les préparer à une éventuelle intégration dans l’Otan.
Cet accord avait été signé par l’ex-secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice et n’engageait pas formellement celle du président élu Barack Obama.
La Russie a réagi à la visite de M. Biden à Tbilissi en déclarant prendre des « mesures concrètes » face au « réarmement de la Géorgie » et en dénonçant une nouvelle fois les manoeuvres américaines dans la région.
Le président du Parlement géorgien, David Bakradzé, a démenti toute discussion sur des ventes d’armes américaines pendant la visite de M. Biden.
23 juillet 2009.